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Par Imed Derouiche : Le tribunal de l’histoire

Par Imed Derouiche : Le tribunal de l’histoire

« Ma demeure sera bientôt le néant, mais mon nom vivra dans le Panthéon de l’histoire » C’est ainsi que répliqua Danton lors de son procès devant le Tribunal Révolutionnaire en 1794 avant d’être guillotiné pour montrer à l’opinion publique, à ses accusateurs et aux juges que le jugement de l’histoire vaut plus que tous les jugements des Hommes et que tous ceux qui invoquent la justice et la divinité ne sont que des escrocs que l’histoire finit par rattraper.

Tels sont les enseignements que nous pourrons tirer des exemples concrets que je vais livrer pour montrer que la justice des hommes est souvent anachronique et que la guillotine peut épargner les traîtres et les faussaires mais attraper les patriotes et les vertueux.

La crise du Covid-19 (coronavirus) et ses répercussions sur la baisse du cours de pétrole qui a frôlé les 19 US Dollars ont fait fantasmer les tunisiens sur l’opportunité de profiter de cette baisse en stockant nos besoins pour les 5 années à venir. Hélas, la Tunisie ne dispose pas de capacités de stockage et il convient de rappeler qu’en 2006, il y a eu un appel d’offre pour la construction d’une raffinerie à la Skhira avec 2 soumissionnaires (anglais et qatari) mais le projet a avorté comme l’attestent les PV de réunions au motif du refus du Caissier de l’Etat de l’époque.

Les mensonges les plus fantasmagoriques et les théories les plus loufoques de l’après 14 Janvier ont accompagné le secteur des hydrocarbures mais passé l’euphorie révolutionnaire et confronté au manque de capacités de stockage, l’histoire, si elle donne raison au porteur de ce projet qui aurait pu être salvateur pour la Tunisie, ne pardonnera jamais au vrai coupable, (redevenu ministre après la révolution) son machiavélisme pour saboter ce projet.

Le 2eme cas édifiant est l’injustice subie par Nabil Karoui avant les élections et la tyrannie exercée sur lui et ses partisans par Ennahdha et ses sbires pour un jugement sans appel. Les accusateurs ont porté tous les griefs contre Nabil Karoui pour le condamner, lui faire perdre les élections et faire gagner leur favori Kais Said porte drapeau de l’intégrité et de la probité.

Par cupidité politicienne, les faussaires de tous bords ont livré à leur horde de chiens un ennemi qu’ils n’ont pas pu abattre par la loyale en l’accusant de tous les maux et en le rendant responsable d’une décadence morale qu’eux-mêmes affectionnent à merveille.

7 mois après, les accusateurs de Nabil sont devenus, par magie de l’histoire ses amis et ses partenaires politiques alors que les soutiens indéfectibles de Kais sont devenus ses farouches ennemis appelant à le destituer de la Présidence. Ne dit-on pas que « le pire despotisme est celui de l’ignorance » et que nous soyons pour ou contre le Président de la République, il est décadent que des incultes et des ignorants s’attaquent au symbole de l’Etat.

Le blocage du Loud de Kerkennah illustre aussi cette dualité justice-histoire. Acteur économique principal de l’île, j’ai toujours milité pour le bien être des insulaires en m’engageant à acquérir un autre Loud mais le gouvernement Ben Sassi & Co se complaisaient dans le KO de l’île et ont instrumentalisé un pion pour anéantir tous les efforts de développement de cette île paradisiaque.

Le pion auto-proclamé parrain de l’île et les comploteurs du gouvernement de l’époque ont plongé Kerkennah dans une situation catastrophique et ont contribué activement au départ du pétrolier, privant ainsi les insulaires de 60 Millions de dinars d’investissements entre forage, actions solidaires et responsabilité sociétale. Et si les insulaires regrettent l’époque du pétrolier avec tout ce qu’il a entrepris, l’histoire est en train de rétablir une vérité que les faussaires ont vainement tenté de camoufler.

Les hautes qualités morales de l’actuel ministre de l’Industrie et des Mines, Mongi Marzoug qui lors d’une interview, a rendu un vibrant hommage à l’ancien Ministre Khaled Kaddour que le gouvernement Youssef Chahed a lynché et jeté en pâture car il n’a pas cédé aux sirènes du clanisme balisé par les courtisans de la Kasbah. La reconnaissance de l’actuel ministre au valeureux Kaddour démontre aux véreux et aux suspicieux que parfois l’histoire peut se charger de laver l’honneur des hommes avant la justice.

Les affronts subis par les accusés livrés à la vindicte des accusateurs hypocrites et aigris ne feront que forger les postures justes et nobles que l’histoire retiendra pour que chaque homme libre et affranchi répète jusqu’à la fin : « Nul n’est assez riche pour racheter son passé »

Imed Derouiche

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