« Derrière chaque difficulté se cache une opportunité ». Dixit Einstein. La catastrophe sanitaire du Covid-19 avec ses répercussions économiques, sociales et géostratégiques pourrait se transformer en opportunité pour la Tunisie pour peu qu’elle capitalise sur ses atouts de proximité avec l’Europe, qu’elle valorise son tissu industriel, qu’elle tire profit de la chute du cours de pétrole, qu’elle s’accommode de l’après-confinement et qu’elle fasse valoir son bilan avantageux de l’épidémie.
La victoire du jour d’après n’est pas une gageure et la Tunisie est en droit d’aspirer à sa place au cœur de la chaîne d’approvisionnement en misant sur sa position géographique, sur la qualification de sa main d’œuvre et sur ses structures industrielles modulables et adaptées aux exigences des donneurs d’ordres européens en pleine mutation après la crise sanitaire en Chine. A moyen terme, l’impact de la pandémie sur l’industrie tunisienne pourrait se révéler dynamisant avec de nouvelles perspectives en tant que solution alternative pour une Europe qui veut s’affranchir de sa dépendance à la Chine et qui exige désormais une industrie partenaire de taille humaine moins polluante, plus protectrice de la nature et surtout plus équitable.
Pour contrer le confinement, le Digital a constitué une porte de sortie pour plusieurs intervenants et si l’administration publique a accusé le coup avec un retard flagrant de digitalisation, le secteur privé s’est mieux adapté avec la prolifération de nouveaux sites marchands et la mise en place du télétravail. Le Covid-19 est certainement une opportunité pour que l’administration tunisienne fasse sa mise à jour en digitalisant son système éducatif, fiscal et certains services publics.
L’après confinement serait moins pénible au soleil, si on veut reprendre le refrain d’Aznavour pour vanter nos atouts climatiques, notre proximité avec l’Europe, notre infrastructure hôtelière et notre expertise du tourisme pour créer le Label Covid-0 et en faire une force attractive.
En inversant la tendance migratoire, la Tunisie peut se transformer en plateforme d’accueil pour les pays qui ont le moins de malades avec un tourisme ciblé et labellisé appliquant ses protocoles sanitaires et préventifs en adéquation avec les nouveaux codes comportementaux.
En amorçant l’après-confinement comme un levier de développement, le tourisme tunisien peut limiter l’impact négatif de la pandémie, réussir sa mutation qualitative et s’inscrire comme courroie essentielle de notre économie nationale.
Le « bronzer idiot » est désormais révolu pour laisser place à « bronzer intelligent » et en « toute sécurité » avec une prise en charge totale des touristes dès leur arrivée à l’aéroport selon les normes d’hygiène requises. Chaque entrant doit se prévaloir d’un test datant de 7 jours dans son pays d’origine et subir le même test à l’entrée pour parer à tous les risques. Ainsi, on pourra baliser tout le parcours du touriste en partant de l’accueil aéroport jusqu’à l’hébergement en passant par le transfert et les loisirs. Un séjour certifié Covid-0 (coronavirus) avec un respect du protocole sanitaire et une traçabilité des mouvements formalisée. C’est un Label sanitaire qui poussera les professionnels du tourisme à former leur personnel aux nouvelles exigences, à réaménager les espaces communs d’autant que les piscines et plages permettent la distanciation sociale, à repense les zones touristiques, à réviser les conditions d’hébergement et à réinventer de nouveaux loisirs.
Imed Derouiche. Expert International.
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