De nouveau, il n’écoute pas. A se demander même s’il s’écoute lui-même en débitant hier des propos hors sol, absolument hors contexte, bien loin des attentes des Tunisiens et du mouvement du monde aujourd’hui en pleine transfiguration.
Je ne charge pas ici la personne du chef de l’État. J’ai toujours eu un profond respect pour les institutions dont celle tout de la présidence de la République. Je ne charge pas non plus l’homme qui est aujourd’hui au palais de Carthage parce que je le sais juste et droit. Ce qui me désole cependant , c’est de constater que, poussées à leurs extrêmes limites ainsi qu’il le manifeste encore, ces hautes qualités ( la droiture et la rectitude ), sont ou le signe d’une grande naïveté ou d’une grave méconnaissance de la réalité, ou des deux à la fois.
L’indépendance est un bloc
C’est ce qui m’autorise à lui dire que son discours tard dans la nuit du 20 mars 2022, est piteux. Oui, l’indépendance est un bloc. Oui, la révolution est un bloc. Sociale, économique et politique. Aucune réforme sérieuse n’a entreprise depuis bientôt onze ans. Aucun projet d’envergure n’a été réalisé pour l’emploi et l’épanouissement d’une jeunesse ( que le président cite à volonté), n’a été réalisé.
Aucun aussi de ces réformes , de ces grands projets n’ont été entrepris depuis son Acte historique du 25 juillet 2021. Nous restons dans les discours, les faux fuyants, dans le déni de la réalité, dans la fuite en avant.
Oui, l’Indépendance est un bloc. Ce que toutefois le Président ignore est que les sources de la grande Tunisie sont sérieusement asséchées et qu’il n’est pas permis de s’attaquer de nouveau et de la sorte à nos bailleurs de fonds…
La seule note positive et sensée du discours présidentiel : son Appel aux Tunisiens au travail. Ce qui est inédit et n’est pas peu.
Jawhar Chatty
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