news

Par Jawhar Chatty : Avec Kais Saied, il faudra savoir patienter

Par Jawhar Chatty : Avec Kais Saied, il faudra savoir patienter

Beaucoup attendent le nouveau Premier Ministre comme on attend le Messie. Un mois est passé et toujours pas de fumée blanche. Plus encore, même un signe d’une quelconque tenue d’un conclave en  haut lieu autour de la question. A croire que la question n’a jamais été à l’ordre du jour à Carthage post 25 juillet 2021…

Pourtant, les occasions à haute charge symbolique n’avaient pas manqué depuis cette date.

– Le 25 juillet, l’on avait pensé que dans la foulée de l’Acte historique et dans l’euphorie générale, le Président KS allait nommer un PM, tout du moins un chargé d’affaires à la Kasbah…

– Le 13 août, Fête de la femme. Des noms de deux- trois  femmes avaient même circulé et revenaient avec insistance une semaine durant dont celui de Nadia Akacha, la cheffe du Cabinet du Président.

– Le 24 août au soir,  concomitamment au communiqué de la Présidence, tombé à minuit pile, annonçant la prorogation de l’état d’exception.

Eh bien, nous sommes aujourd’hui le 26 août et toujours rien. Toujours rien à l’horizon qui plus est.

Il faut dire que la donne sécuritaire s’est depuis quelque temps complexifiée sous l’effet de hautes turbulences sous-régionales qui ces derniers temps ont gagné en  intensité… La question de la «  Sécurité nationale » avait des lors et en toute logique relégué au second plan toutes les autres.

Et puis, il y a une donne d’ordre mental et psychologique qu’il ne faudrait peut-être pas perdre de vue. Le Président KS est foncièrement un non-conventionnel. Il a son propre horloge et il est aujourd’hui le grand maître des horloges. D’aucuns disent de lui qu’il est imprévisible. Il se trouve que ce sont ceux là même qui il y a quelques mois moquaient ses discours au sujet «  des missiles dressés » et du « Momentum ».

Cela fait un an que KS émet des messages d’avertissement en direction de la classe politique, d’un parlement devenu une grande foire d’empoigne, des médias devenus les portes voix de la médiocrité et du clientélisme et d’une élite complice et conformiste.

Les occasions d’activer l’article 80 de la Constitution n’avaient nullement manqué. L’état de pourrissement n’était plus latent au point que le peuple  était à chaque occasion venu regretter que le Président n’ait pas agi et saisi le « moment ».

Le 25 juillet 2021, Kais Saied avait jugé que le «  moment était venu ». Un moment massivement ressenti par le peuple comme une délivrance. Et le choix du nouveau Premier Ministre et le moment de l’annoncer procèderont , à ne pas s’y tromper, de cet même implacable état d’esprit , de cette même impénétrable logique présidentielle. Il nous faudra savoir patienter.

Jawhar Chatty

 

 

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut