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Par Jawhar Chatty : Ce 8 mai, la Tunisie était absente. Le président KS doit …se raviser

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Ce 8 mai, la Tunisie était absente

Le président KS doit …se raviser

Qu’un ministre de l’intérieur « supervise » en personne le bon déroulement d’une manifestation populaire, cela ne s’était jamais vu de toute l’histoire des grandes démocraties.  Beaucoup ricanent à ce propos à la vue hier 8 mai du ministre de l’intérieur à l’avenue H. Bourguiba à Tunis venir donner mains fortes au gouverneur de Tunis pour la bonne tenue de la manifestation des « pro » Saïd.

Saïd, pour tous ceux qui ne l’avaient pas compris, est le président tunisien aujourd’hui en exercice au palais de Carthage. Il porte un projet, dit-il, pour le pays après dix ans de gouvernance désastreuse du pays par le mouvement islamiste Ennahdha et ses proches et lointains satellites. La gouvernance du pays par les islamistes a, il est vrai, été désastreuse mais rien ne dit aux Tunisiens si demain elle le sera moins sous le règne de Kais Saïd !

La manifestation du 8 mai était sensée venir donner une nouvelle légitimité à l’ambition que nourrit le Président pour la Tunisie. Seulement, il s’est très vite avéré que la Tunisie était absente hier 8 mai à l’avenue Habib Bourguiba. Par peu d’enthousiasme peut être. Par grande lassitude sans doute. Le ministre de l’intérieur et le gouverneur de Tunis n’avaient pourtant épargné aucun effort pour « mobiliser » la présence des pro sur le terrain et assurer la bonne marche des pro-Kaid Saïd. 1000 personnes, 2000 tout au plus. Un désastre en termes de mobilisation des troupes pour quelqu’un qui a toujours tous les pouvoirs en mains et qui s’enorgueillit du droit de la légitimité populaire.

Le fiasco du 8 mai, parce qu’il faudrait bien nommer les choses, porte deux messages et accessoirement un troisième.

Un désaveu du président et une sérieuse mise en question de la   pertinence et de la crédibilité de sa consultation populaire en ligne

Aucun pouvoir ou force politique ne peut aujourd’hui s’élever et être à la hauteur des attentes et aspirations du peuple

Les agents de l’État, ministre de l’intérieur et gouverneurs devront rester dignes et au seul service de l’État.

Les conclusions à tirer : il n’y en a qu’une à vrai dire. Quand tout est en panne, quand le marasme économique et social est là, quand la Tunisie se fait molle face à vos projets, il n’y qu’une issue  pour vous :  l’examen de conscience. Vous connaissant juste et sincère, cette propre remise en question sera peut-être salutaire pour les Tunisiens et pour la Tunisie.

Par Jawhar Chatty

 

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Publié par
Tunisie Numérique