Entre l’Égypte et la Tunisie se sont tissées, depuis des siècles des relations indélébiles, solidement forgées par l’histoire et la géographie. Une jonction aux portes de l’Europe, de l’Afrique, du Moyen Orient, du Golfe Arabe favorisée par un fond civilisationnel commun. Unis par des valeurs communes, les deux peuples se partagent la même communauté d’esprit fondée sur une culture millénaire foncièrement pacifiste, ouverte, tolérante et modéré . Autant de fondements pour rebâtir des relations puissantes et stratégiques entre nos deux pays dans les domaines stratégique, sécuritaire , politique, économique, social et culturel profitables aux deux peuples.
Faire face en commun aux tentatives de déstabilisation, lutter ensemble contre le terrorisme, répondre aux aspirations des deux peuples au développement économique et social comme à la démocratie sont autant de sujets sur lesquels doivent, pour l’heure, se concentrer l’attention des deux pays. Dans ce cadre, il sied de tout faire pour aider à la stabilisation de la Libye , sa pacification et sa reconstruction. Il est également impératif de se mobiliser en puissance autour de l’Égypte pour une position solide et permanente du monde Arabe et Islamique quant aux velléités belliqueuses de l’Éthiopie pour amener ce pays à raison garder et pour conclure avec les pays qui ont des droits historiques sur le Nil un traité international sauvegardant indéfiniment leur droits et empêchant les tentatives nuisibles et agressives de l’Éthiopie sur les droits vitaux de l’Égypte et du Soudan sur les eaux du Nil.
La Tunisie et l’Egypte doivent travailler en commun pour mobiliser le soutien puissant à la cause de l’Égypte contre les velléités belliqueuses de l’Éthiopie depuis la construction en Éthiopie du barrage gigantesque Ennahdha et ses conséquences très graves sur les droits historiques des eaux du Nil.
La voix de l’Egypte sera la voix de la Tunisie
Reçu avec les égards qu’aucun autre chef d’Etat n’en a jusque-là eu droit, le président Kais Saïd a assuré le président égyptien Abdel Fettah Sissi de tout le soutien de la Tunisie à ce sujet. Au sein des instances onusiennes, la voix de l’Egypte sera celle de la Tunisie. C’était net et précis. D’aussitôt, certaines voix se sont chez nous élevées pour dénoncer cette prise de position y voyant un « alignement absolue et inconditionnel » de la diplomatie tunisienne sur une question « si hautement sensible ». Kais Saïd qui connait l’Histoire ancienne , sait ce que le Nil est pour l’Egypte et que l’Egypte est pour le Nil. Ceux qui se sont empressés de verser dans l’indignation ne semblent manifestement jamais avoir entendu parler de Hérodote !
La conférence de presse commune aux deux présidents était très sobre. Ce n’en était a vrai dire pas une. Les deux présidents s’étaient juste contentés de rendre sommairement compte du contenu de leurs discutions, des sujets abordés…
Ce qui est cependant essentiel à retenir :
- Abdel Fettah Sissi a parlé avec l’assurance d’un grand pharaon
- Kais Saïd, droit dans ses bottes, a parlé avec l’assurance d’un grand carthaginois, avec fermeté et aussi en nuances
- L’Histoire, l’acquis civilisationnel, culturel communs aux deux pays sera le levier d’un partenariat stratégique entre les deux pays, dans une sous région en haute turbulences et à reconstruire…
En somme, un axe Tunis-le Caire, encore en pointillés, semble pointer à l’horizon. Une voie qui ne devra surtout pas nous nous détourner des autres: Tunis-Bruxelles, Tunis-Washington.
Jawhar Chatty
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires