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Par Jawhar Chatty : Kais Saïd ou le délicat combat pour la réhabilitation des valeurs

Par Jawhar Chatty : Kais Saïd ou le délicat combat pour la réhabilitation des valeurs

«  Jusqu’au-boutiste » , n’est pas tout à fait le qualificatif  approprié. Un qualificatif à la limite du péjoratif dont ses détracteurs ne se gênent nullement d’en abuser et d’instrumentaliser. Déterminé,  le Président Kais Saïd mène une guerre sans merci contre la corruption. Ira-t-il pour autant jusqu’au bout ? Je pense que oui. Il a en sa possession des documents majeurs.  Et il n’est absolument pas le genre de personne à avancer en terrain hautement miné sans avoir en sa possession des preuves irréfutables. Il sait, depuis le 25 juillet et sans doute un peu avant, ce que la haute Administration savait et dissimulait comme dossiers et dont les grandes et principales chancelleries ont en eu vent depuis longtemps… Les déclarations faites au journal Le Monde par Patrice Berghamini , ancien ambassadeur- représentant de l’UE à Tunis au sujet de la grande corruption et des grandes familles et qui lui avaient valu son poste sont à cet égard éloquentes…

Les grandes chancelleries gardaient alors le silence. Alors que la corruption était entrain de gangréner le pays,  l’économie et la société, aucune délégation de parlementaire, ni américaine ni européenne, n’eut alors le souci de faire le déplacement jusqu’à Tunis. Aucune remontrances. Même pas un  compatissant Twitt  d’un quelconque  congressiste, sénateur ou député. Il ne faudrait pas leur en tenir rigueur.

Le mal est essentiellement en nous. Tous coupables, d’une manière ou d’une autre. Les partis politiques qui ont dominé la scène au cours de ces dernières années, les Organisations nationales, toutes confondues, pour avoir directement ou indirectement été complices, à tous les niveaux et en chaque maillon de  l’immonde et dévastatrice longue chaîne  qui se déroule, depuis le 25 juillet dernier,  devant les yeux d’un peuple médusé et sous d’autres yeux comme interdits !  La guerre contre la corruption, la vraie guerre contre la corruption , exclut tout chantage, tout  arbitrage ou compromissions. La vraie guerre contre la corruption est une bataille de refondation, de reconstruction. S’attaquer aux barons de la corruption est la partie émergente de l’ice-berg. Les postes avancés de la guerre. Devront suivre, d’autres bataillons pour s’attaquer au mal à la racine : l’économie de rente et les lois scélérates au service des corporations et des cartels.

 Beaucoup devront remettre leurs pendules à l’heure. Je ne parle pas ici des partis politiques, beaucoup  gagneront à se faire oublier. En revanche,   des organisations historiques , l’UGTT en tête , devraient se raviser et admettre que la démarche « participative » nous a mené au blocage et  le  « consensus » vers les non réformes , le statut quo, et l’immobilisme. Et que l’on était arrivé, au nom du consensus qui est compromission,  au point de légiférer   sur mesure pour les corrompus.

Jusqu’au-boutiste ? Dans cette guerre contre la corruption qui  est foncièrement une guerre pour la réhabilitation des grandes valeurs, il faudra aller jusqu’au bout. Jusqu’au bout dans l’ absolu respect du Droit et de la Justice.

Jawhar Chatty

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