Depuis lundi matin, la CNSS accapare de nouveau l’actualité. Et à nouveau pour des raisons peu glorieuses. La Caisse est en faillite, on le sait depuis longtemps déjà. La glorieuse Caisse finançait jadis le budget de l’État, tout du moins le consolidait aux fins d’investissements au bénéfice de la collectivité nationale.
Aujourd’hui, non seulement elle est en mal de trésorerie mais ses portes sont hermétiquement closes. En grève depuis lundi. Seuls y ont accès, les « agents fonctionnaires », le temps de marquer leurs présences et de sortir d’aussitôt pour se perdre dans la nature.
Un spectacle affligeant ce matin, à la CNSS de du gouvernorat de l’Ariana. 7h30, et déjà une longue file d’attente. 8h00, heure d’ouverture des bureaux, les portes étaient encore fermées.
Patience puis impatience . Et grogne quand un « agent » a par-dessus la barrière a pointé du nez pour dire que les agents sont en grève…en grève ouverte, précise-t-il.
Dans la longue file d’attente, il y avait des gens de tout âge et en point commun, la misère et une immense frustration.
Jadis fleuron de la solidarité sociale, vecteur du progrès social, et économique, la CNSS agonise. Attaquée ainsi de façon caricaturale, nous aurons tôt fait de minimiser en disant qu’il s’agit de vieux comptes et de pratiques désormais bannis et de nous retrancher derrière les arguments complotistes d’une offensive contre le Président Kais Saïd.
Seulement, où en est justement le Président face à l’amer quotidien de beaucoup de Tunisiens ?
Où est la Cheffe du gouvernement ?
Où est le S.G de l’UGTT?
L’entente cordiale au sommet n’a aucun sens quand la dignité du citoyen est bafouée au quotidien.
Comment faire notre introspection si le débat est d’emblée muselé, si nous-mêmes fermions les portes aux solutions innovantes, et elles existent, pour sauver les caisses sociales ?
Encore hier, Sayed Blel, ancien DG de la CNRPS, me disait sa frustration. Conseiller du non nommé ancien chef du gouvernement YC , il avait soumis tout un programme de relance des Caisses sociales. Pour des raisons qu’il ignore lui-même, ce programme a soigneusement été rangé dans un des nombreux casiers de la haute Administration de la Kasbah.
Jawhar Chatty
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