« Le Prince a donc peu à craindre les conspirations, lorsque son peuple lui est attaché ; mais aussi il ne lui reste aucune ressource si cet appui vient à lui manquer. Contenter le peuple et ne pas désespérer les grands : voilà la maxime de ceux qui savent gouverner. » Machiavel. Le Prince, Chapitre XIX.
Pour le 22 octobre, un samedi, la météo annonçait un temps clément. Niet. Nous sommes le 24 octobre et l’été semblé être de retour, l’automne carrément effacé. L’hiver se fait déjà du souci non sans quelques appréhensions.
Ces humeurs ne sont tout naturellement pas sans effet sur les humeurs des Tunisiens, naturellement versatiles et…grincheuses. D’ailleurs, après une certaine accalmie, la grogne sociale monte de nouveau et là. Et là ce ne sont pas des fabulations. Jarzis, cité Ettathamon et Attahrir, c’était hier…Aujourd’hui, c’est à la lisière de la Mutu que cela se passe. Mutuelleville, le grand quartier chic de Tunis, où nichent certaines grandes familles de rentiers, de grands avocats, de grands médecins des cliniques, quelques hommes politiques dits progressistes et quelques nouveaux riches : les contrebandiers, les riches de la révolution. Pour cause ? De nouveau, il n’y a plus de lait. Plus de lait de nouveau dans les rayons. Plus, de nouveau, rien dans les rayons.
Conspiration ? De nouveau ? Peut-être.
En attendant, la grogne est là. Elle gagne les rangs non plus déjà des sympathisants, des pro mais des inconditionnels de KS. Et comme tout un chacun sait, ces derniers n’ont pas de nature le sang-froid, comme au du reste toutes les personnes très précocement très hautement éveillées.
KS devrait bientôt se manifester. Il va probablement se manifester. Il ne peut pas ne pas se manifester. La foule attend impatiemment sa sortie, son discours. Et la foule se fait immense.
Jawhar Chatty
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