La France, notre partenaire historique, vient par la voie de son ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, d’exprimer «sa préoccupation» au sujet de la décision du Président Kais Saïd de mettre en place un Conseil supérieur de la magistrature provisoire.
La diplomatie française nous a certes habitué à ce genre de déclaration de principe, mais là et en l’occurrence, la déclaration du ministre français des affaires étrangères vaut alerte.
La politique du fait accompli du Président n’est pas sans risque. Et la poursuite dans son chemin à nos risques et périls et à ses risques et périls.
J’insiste et attire de nouveau l’attention. Et ne touche à aucun mot, à aucune virgule du texte publié hier. Nous soutenons un Président juste et droit. Un Président en guerre contre la corruption à tous les étages. Contre un système politique pourri. L’Occident le sait. Et devrait plutôt soutenir cet élan, cette volonté sincère de reconstruction.
Les pressions étrangères sur a Tunisie vont crescendo. Etats Unis d’Amérique: Maison blanche, Conseil de Sécurité nationale, Département d’Etat US, Union Européenne: Commission Européenne, Parlement européen…
Si ces pressions étaient compréhensibles dans le contexte général marqué par l’autoritarisme qui régnait dans le pays avant janvier 2011, elles le sont beaucoup moins dans le contexte politique général qui règne depuis onze ans marqué par le tout liberté au point où tout le monde assiste depuis quelques années à l’effritement du pouvoir politique au sein de l’Etat, à la prolifération du corporatisme et du laissez aller…
Au fond, ce qui se joue est un bras de fer entre un Président fort d’une assise électorale de 2.500000 électeurs soucieux au premier chef de débarrasser le pays de la corruption et du népotisme qui le ronge depuis quelques années, comme jamais auparavant et des partis politiques et des corporations soucieux au premier chef de continuer à contrôler l’Etat et à régenter la société.
Aux puissances étrangères qui cèdent à la pression de ces partis et corporations où règnent la mauvaise foi, de faire un effort pour saisir les subtilités de cette question.
Au-delà de ces pressions de circonstances, le grand danger est la latente grogne sociale.
Le Président doit savoir gérer son capital sympathie qui risque sérieusement de s’effriter face:
Pour réussir, le Président a intérêt à engager un dialogue avec le peuple sur les réformes par le biais du gouvernement et de l’UGTT, de certains partis politiques à l’exception de ceux qui ont gouverne durant 10 ans, des acteurs sincères et non opportunistes de la société civile…
Jawhar Chatty
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