Deux morts le même jour. A quelques heures d’intervalle.
Rachid Sfar et Mohamed Driss. Et des funérailles en l’absence de la République, des représentants officiels de la République.
A dire vrai, on ne connait relativement ni à l’un ni à l’autre aucun grand mérite national, un haut fait d’armes pour mériter des funérailles nationales mais tout de même. Ils n’étaient tout de même pas des anonymes, des citoyens lambda ainsi que nous le sommes aujourd’hui à concurrence de 99,99 % de nos chers concitoyens.
On reproche à la vraie élite son silence. Mais la résignation, la démission d’une certaine élite d’ici et à l’étranger trouvent ici une raison de plus pour s’affirmer encore, pour fuir. Pour être dans l’absolue certitude qu’elle restera ainsi longtemps, très longtemps à l’abri de l’ingratitude d’une certaine République.
Elyes Jouini n’est pas tout à fait de cette élite. Son vibrant hommage à Rachid Sfar force le respect et l’admiration. Il continue de se manifester publiquement. Ce qui est courageux et pas peu.
Nous reprenons ici le bref et intense hommage à Rachid Sfar.
« Il avait l’éthos, l’éthique et la stature des grands commis de l’Etat, la droiture et l’honnêteté chevillés au corps. Il sût être politique sans passions mais avec toute la force et l’énergie de la raison.
Il imposait le respect et détestait la flagornerie.
Homme de conviction, il fut le dernier premier ministre de l’ère Bourguiba ; le suivant était déjà dans sa propre ère.
C’était également, dans la vie quotidienne, un homme réservé mais sur qui l’on peut compter.
Pour moi, il restera également le voisin de palier, discret mais serviable, haut-fonctionnaire puis ministre, sans que cela n’affecte en rien son comportement ou son mode de vie.
A son épouse, Wahida Sfar, à sa fille, Hend Sfar Ben Youssef, à ses proches, à tous ceux qui l’aimaient, toutes mes condoléances.
Allah yarhmou !
Reposez en paix Si Rachid SFAR »
Fin.
Jawhar Chatty
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