C’est à cette lumière qu’il faudrait lire la rencontre hier à Carthage entre le président Kais Saïd et le SG de l’UGTT Noureddine Taboubi.
La rencontre est majeure et extrêmement importante. pourrait tout de moins le devenir. Pour peu que le dégel des relations entre Carthage et la Place Mohamed ait un sens et un réel contenu au-delà de toute symbolique et de tout cérémonial.
Dans quel mesure les deux parties sont elles , chacune de son côté, prêtes à lâcher du lest au sujet de questions majeures qui engagent l’avenir du pays, de la société et de l’économie ?
Les deux parties n’ont absolument pas le même logiciel . Elles évoluent même dans deux mondes que tout sépare. L’utopie même s’insère et le réalisme même calculé. Tout ce qui sépare la théorie de la réalité.
Mais il ne faudra jamais désespérer du génie tunisien ! Les lignes rouges des uns et des autres pourront bien passer à l’orange voire au vert. Le déni de notre terrible réalité a trop duré, la grande vague de la misère sociale pointe du nez, et il nous faudra absolument nous ressaisir. Les deux parties semblent en être conscientes, très conscientes même. Espérons que cette ultime prise de conscience soit porteuse de réels espoirs en ouvrant la voie à un nouveau modèle sociétale tourné vers l’avenir, ouvert au monde et sur le monde de la modernité, du savoir et de l’intelligence. Un nouveau modèle que viendra appuyer et sceller un nouveau Pacte social où les mots citoyenneté et justice auront pleinement un sens. Et un pacte social c’est avant tout l’adhésion de toutes les composantes politiques et sociales à un projet d’avenir.
Jawhar Chatty
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