Tunisie

Par Jawhar Chatty : Le Tunisien n’est pas raciste, il est pire

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Le Tunisien ne s’aime pas. Il ne s’aime déjà pas lui-même alors le procès qu’on lui fait depuis quelques jours pour racisme est absolument biaisé.

Il faut être très tunisien soi-même pour comprendre cette étrange distorsion. En maître et grand filou, Ibn Khaldoun l’avait très bien compris. Il en a même fait son gagne-pain auprès des différentes cours. Non pas du racisme mais de cette distorsion au niveau du génome tunisien pour peu que l’on puisse à vrai dire parler de génome.

Trois tunisiens à table, c’est très convivial, complice. Il suffit que d’un des trois quitte la table pour que les restants le descendent en règle d’aussitôt. Souvent pour rien, par jeu, dans un terrible réflexe.

Ibn Khaldoun l’avait bien compris. Le grand Habib Bourguiba aussi en tentant non sans succès d’extirper le démon numide. Le régime du président Ben Ali a tenu…23 ans. Le démon numide savait à ce quoi il pouvait s’attendre avec un général. Et, ne l’oublions pas, si le régime Ben Ali avait aussi longtemps tenu, c’est aussi   grâce à l’élite pensante construire depuis l’indépendance par le président Bourguiba et dont une large partie avait trouvé son compte avec ce régime, fût-il si  policier.

Maintenu jusque-là en état de coma artificiel, le démon numide (ou plutôt les démons) s’était réveillé à la faveur du printemps arabe. Je n’en dirais ici pas plus, tout au plus un indice : les biens marsois frères Chebbi sous le regard naïf et sincère de Maya Jeribi, au siège du défunt Pdl, en train d’ameuter, par téléphone, la foule à Sidi Bouzid, un certain 18 décembre 2010. Ces gens-là, avaient trahi par deux fois leur icône Maya en se compromettant avec le mouvement Ennahdha. Il n’y a pas qu’eux du reste dans la gente des dits progressistes.

Le racisme en Tunisie ? Un faux problème. Je ne dirais pas que c’est un détail. En France, une grande démocratie, le peuple de France avait pour peu risqué d’avoir à sa tête un minus pour qui le génocide nazi était « un détail ». 

Un faux problème le racisme en Tunisie ? Oui. Parce qu’il   ne s’agit au fond pas de ségrégation raciale. Le Tunisien ne s’aime pas et aime moins les autres. Il a en horreur la promiscuité et l’étranger qui dérange, voilà tout. Quand son petit confort est menacé, il voit rouge et ne reconnait plus ni une supposée « Grande sœur » dont les insistances ingérences ne lui échappe pas ni aucune identité afro-arabo-méditerranéenne.

Le racisme n’est pas tunisien. Le Tunisien n’est absolument pas raciste. Il est cependant capable et prêt à marcher sur le cadavre de son père pour décrocher un poste.  A tous les échelons et à tous les étages. J’en connais personnellement qui visait Carthage, qui visait La Kasbah.

Encore aujourd’hui.

 

Jawhar Chatty

 

 

 

 

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Publié par
Tunisie Numérique