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Par Jawhar Chatty : Les filles de Chokri Belaid ont grandi

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 “Puisque ça ne pouvait pas être  pire, ça s’est amélioré”, Franz Kafka.

Le 6 février 2021, la foule était venue en masse dire son ras-le-bol du système. Il y a huit ans, une autre foule était, elle aussi, venue en masse crier les mêmes slogans et dire son ras-le-bol du système.

Le système est toujours là. Exactement le même ou plutôt il a évolué en pire. Chokri Belaid connaissait et avait fini par dire toute la perversité du système et c’est exactement pour cela qu’il a été physiquement liquidé. Car une chose est de connaître la vérité et une toute autre d’avoir le courage, au péril de sa vie, de la dire et de la partager.

Beaucoup n’ont  pas eu ce courage, cette audace, même parmi ses très proches…, le spectre de la complaisance et de la compromission étant très large. Et c’est ce qui  jusque-là a fait tenir le système.

Qu’est ce qui a changé en huit ans ? La nature de la foule incontestablement.

La foule de 2013 et celle du 6 février 2021 ne se ressemblent pas. La première, une génération hybride dans sa grande majorité, avait fini par se résigner. Elle n’a d’ailleurs  jamais fait de la résistance. A aucun moment. Presque homogène, la deuxième s’avère être bien plus virulente et déterminée. Non pas qu’elle est révolutionnaire, beaucoup avaient à peine huit ans en 2011 et savent que « révolution » pourrait aussi être le synonyme de «grand désenchantement», de «  trahison ».

Elle n’est pas non plus dans la résistance classique, dans les maquis. Elle s’affiche et prend des coups. Elle est interconnectée.

Surtout, mais absolument par-dessus tout, elle est intransigeante et infatigable. Une nouvelle jeunesse, un nouveau espoir, peut-être. Qui saura l’écouter et savoir porter ce nouveau espoir pour la Tunisie ?

Jawhar Chatty – Ancien rédacteur en chef La Presse..

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Publié par
salma hamrouni