Par Jawhar Chatty : Moody’s, Kais Saïd, le nouveau quartet et les autres…

Trêve de plaisanterie. Basta à la fin ! Nous avons assez rigolé, trop même jusque-là. « Il va falloir siffler la fin de la récréation », même cette injonction que du reste personne n’a réellement formulée a fini par nous faire rire. Nous rions de tout. Plus pour longtemps.

Moodys, l’agence de notation américaine vient de dégrader la note souveraine de notre pays, la Tunisie, à Caa2 avec perspectives négatives.  La veille, le nouveau quartet (UGTT, LTDH, Ordre des avocats et FTDES), porteur d’une initiative de sauvetage nationale, a jugé bon de donner un peu de contenu à cette initiative en s’adossant à trois commissions d’experts : commissions des réformes politiques, commission des réformes économiques, commission des réformes sociales…

Comme une impression de déjà vu.  Tout y est, ne manquait juste et tout au plus que le majestueux qualitatif « grandes » qui d’habitude on accolait au mot « réformes ». Le nouveau quartet a sans doute préféré rester dans la sobriété, un peu dans l’humilité. Un choix qui, manifestement, a présidé à la composition des membres des trois commissions.

Un ami dirait, Law kan felhin rahou mil …

Si l’on n’avait jusque là jamais réussi à transformer la balle en essai, c’est peut-être bien parce que nous avions à chaque fois placé la barre très haut. En confondant de surcroît ambition personnelle avec ambition collective, nationale. En se servant plutôt que de servir.

Peut-être qu’en faisant cette fois-ci tomber (chuter) la barre au niveau de nos moyens que l’entreprise de sauvetage du pays aboutira. Mais pour que cette entreprise aboutisse, il nous faudra également savoir crever une extraordinaire bulle : celle de nos Ego surdimensionnés.

Nous, c’est Kais Saïd le terrien en premier lieu. Du moment qu’il est le chef de l’État et qu’il a aujourd’hui tous les pouvoirs. Non pas le martien comme il dit. La plaisanterie à trop duré.  Nous, ce sont toutes les grandes organisations nationales, la société politique dans toutes ses objectives composantes, la société civile dont ce qu’elle a de plus engagé, de plus désintéressé au service de la Tunisie.

Jawhar Chatty

 

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