Difficile de rester insensible face à un tel cliché qui du reste n’a rien d’un cliché.
La photo en illustration a été prise ce mercredi, jour de marché à Sidi Daoued, presque à mi-chemin entre la principauté de la Marsa et les hauteurs de Carthage. Un marché fourre-tout, primeurs, fruits et légumes, brocantes et pèle mêle…
« Très parlant sur le plan de la symbolique… » écrit une lointaine connaissance psy en commentaire sur mon post fb. La photo était si violente, si troublante, si forte et tellement vraie que je n’ai pas hésité une seconde à la publier aussitôt prise. Elle avait quelque chose d’indécent et d’obscène, de vermoulu et de crasseux. La déliquescence en lambeaux, l’immense désenchantement et ces résidus du culte de la personne, des slogans creux, de l’État en lambeaux.
« Sous le haut patronage du … », cela relève chez nous de l’ordre du pathologique. C’est tellement pathétique et ce l’est d’autant plus que nous continuons encore à affectionner tout particulièrement le grand cérémonial, la solennité du pouvoir…la Tout comme notre penchant exagéré pour les réunions, les séminaires, les colloques, les motions finales, les rapports, les commissions et…les initiatives ! En boucle et très souvent stériles, les grands slogans creux.
Que reste-t-il aujourd’hui de l’INLUCC, qui se souvient encore de cette instance constitutionnelle et d’autres encore dites indépendantes? Manifestement rien, pis, des lambeaux en ravageant et malheureux souvenir.
La corruption ronge la société. La misère est là, manifesté. Il n’y a pas mieux qu’un marché pour la voir, elle ne saute pas aux yeux, elle les crève.
Il est grand temps de se ressaisir avant que la rue qui ne gronde plus, lasse de tout, rompe et explose.
Jawhar Chatty
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