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Par Maher Ben Ghachem : 88% de filles au dernier concours de résidanat de médecine

Par Maher Ben Ghachem : 88% de filles au dernier concours de résidanat de médecine

Rien d’étonnant.

Le problème de la scolarisation doit être au centre du débat si on veut changer les choses dans un monde qui va mal depuis longtemps avec des crises sociales inimaginables, illustrées par le soulèvement des gilets jaunes en France devant un président élu par une large majorité et bénéficiant d’une assise parlementaire confortable.

En cette période de pandémie et d’arrêt de toute la planète, on découvre de façon encore plus brutale qu’il y a des métiers essentiels, comme le domaine médical, celui de l’alimentation et des métiers très fragiles qui se sont vus stoppés net! Tout le monde dit que plus rien ne sera comme avant… mais personne ne dit quoi faire. Je crois que le plus important est de penser le monde autrement et pour cela il faut absolument revoir l’enseignement de nos enfants.

En fait et naturellement il a toujours existé une injustice dans le fait qu’on scolarise les garçons et les filles au même âge. Ce qui fait qu’à la fin du cycle secondaire quand tout se passe bien, ils arrivent au bac à 17-18 ans pour passer un examen décisif dans leur orientation universitaire.

Or, dans cette tranche d’âge, physiologiquement la maturité des deux sexes n’est pas la même ce qui explique certains retards accusés chez les garçons.

Ainsi, les filles obtiennent les meilleures moyennes et donc bénéficient d’une meilleure orientation. La médecine étant très demandée, on y retrouve une majorité de filles, ce qui explique entre autres les 88% de réussite de filles au dernier concours de résidanat en Tunisie.

Autre facteur et non des moindres, selon une étude internationale, la médecine est de moins en moins attractive dans le monde entier. Plusieurs facteurs y contribuent : la longueur des études, la difficulté de la carrière et son aspect peu lucratif comparé à d’autres filières comme la finance, le marketing ou le commercial.

Mais voyons d’une façon générale et sans distinction de sexe comment au 21eme siècle le cycle d’enseignement est devenu inadéquat et ne s’est pas adapté au changement de la durée de vie de l’être humain. Prenons quelques chiffres:

La durée de vie moyenne de l’être humain au 19 ème siècle était de 40 ans,  elle est passée à 75 ans actuellement. L’école est devenue obligatoire en France à la fin du 19 ème siècle, avec scolarisation à partir de 6 ans. Rien n’a changé depuis.

Au 21 ème Nous assistons à des difficultés d’insertion sociale en fin d’études du 1 er cycle. Les études se sont allongées avec un 3 ème cycle et l’offre d’emploi est de plus en plus exigeante, ce qui pousse de plus en plus aux études.

Nous assistons à l’apparition d’une autre tranche d’âge : l’adulescence qui vient s’incruster entre l’adolescence, où les enfants sont pris en charge par leurs parents et l’âge adulte qui permet sa propre prise en charge. Les enfants quittent de plus en plus tard le giron des parents et c’est loin d’être leur faute puisqu’ils se trouvent dans une société qui n’a pas su s’adapter et où mourir à 75 ans  est considéré comme précoce.

Comment remédier à cette situation?  C’est le sujet de réflexion que j’ai provoqué avec plusieurs personnes dans mon entourage. Il me semble qu’il faut réinventer l’école. Si mettre les enfants en classe à partir de 6 ans reste une bonne chose, au moins pour développer leur sociabilité et être vite mis en concurrence, il faut démarrer l’enseignement théorique des connaissances bien plus tard, vers 10 ans.

Entre 6 et 10 ans, on apprend à lire et écrire mais on doit surtout réveiller en eux les dons innés. Il faut organiser des ateliers de peintures, de théâtre, des randonnées de découvertes, des activités manuelles, apprendre la cuisine, la couture, développer le bricolage, etc. sans oublier les activités sportives. Bien sûr tout cela est à organiser avec des psychologues, des pédagogues et nécessite une toute autre organisation de l’école avec tout ce que cela implique comme moyens humains et matériels.

En fait l’école devrait amener les filles et les garçons à passer les examens essentiels dans leur orientation à une période où ils se rejoignent sur le plan de la maturité. La fin du cycle secondaire devrait se situer vers 21-22 ans et la fin de leurs études serait vers 30 ans, âge où ils seront prêts pour une insertion rapide dans le monde du travail.

Entre 6 et 10 ans, beaucoup d’entre eux auraient découvert des métiers manuels et quitteraient les études pour s’insérer rapidement dans la société. L’école de la vie devrait s’ouvrir plus tôt à nos enfants pour leur donner plus de chance de découvrir rapidement leur chemin.

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