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Par Maher Ben Ghachem : Bilan des 100 jours du Président

Par Maher Ben Ghachem : Bilan des 100 jours du Président

J’ai arrêté de commenter la politique depuis les dernières élections, pour me contenter à chaque étape de faire un bilan des nouveaux responsables. La symbolique des 100 premiers jours est de mise dans tous les pays, même si cette période peut sembler courte ou longue selon les conditions dans lesquelles on exerce.

A part les gestes affectueux du Président, son bilan, terme inapproprié puisqu’il désigne une périodicité de deux fois par an, donc tous les semestres… Son « bilan » est très « affectueux et plein de promesses » mais rien de concret à part continuer à vivre à dans sa maison, snobant la résidence de Carthage et respectant en fait le vœu de BCE à qui le protocole et la sécurité présidentielle avaient imposé de déménager dans la résidence officielle, nous avait-on dit.

Bon, alors ce nouveau Président qu’a t il fait? On peut dire qu’il a au moins respecté le Destour! Il a appelé le candidat d’Ennahdha à composer un gouvernement, qui s’est soldé par un échec retentissant, ce qui n’était pas pour lui déplaire apparemment. Ensuite le Destour lui a ordonné de désigner une autre personne proposée par une majorité de partis et cette personne se dépêtre encore dans un imbroglio indescriptible dont on ne connaît pas l’issue.

Le Président de l’assemblée qui n’a semble-t-il pas encore digéré l’échec de son candidat premier, aimerait bien rendre la politesse, en faisant échouer celui du Président de la République.

Mais, car il y a un mais, s’il ne laisse pas passer Elyès Fakhfekh, il va se taper encore 6 mois de tandem insupportable: Présidence de la République-Présidence du Gouvernement !

Nous y voilà : le « bilan » de Carthage est en fait celui de la Kasbah. Baisse des prix à la consommation, chiffes du tourisme en hausse, un Dinars qui se maintient etc. Toute cette embellie jusqu’à quand? Le locataire de la Kasbah s’impatiente de vouloir passer la patate chaude au candidat à sa succession .

Le maître de Carthage aimerait avoir un « petit révolutionnaire » à gérer. Et l’autre du haut de son perchoir veut récupérer aussi les commandes de la Kasbah, en faisant passer Elyès Fakhfekh dans un premier temps, puis le dégommer, grâce à l’aide de ses nouveaux alliés, par une motion de censure.

Dans cette danse à trois, la musique est macabre ( l’environnement) , les planches ( Tunisie , théâtre d’exécution ) sont usées, et les spectateurs (Le peuple ) sont dégoûtés ! Ce « bilan » de 100 jours de Présidence n’est pas le fait d’un homme seul mais celui de ceux qui l’ont élu et de ceux qui lui savonnent le plancher.

Maher Ben Ghachem. Ancien Professeur de Médecine. Ancien Interne des Hôpitaux de Paris.

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