Hier, j’ai été profondément touché par la grève des médecins appliquée dans les centres de vaccinations.
Loin de moi l’idée de contester les revendications du corps médical, mais c’est cette incapacité de discernement entre le devoir et la revendication qui m’a retourné.
Dans une période où le monde entier essaye de sortir de cette infection qui n’est pas prête à s’arrêter, malgré les efforts gigantesques des pays les plus riches, nous pauvre pays et pays pauvre à la traîne de la vaccination et aux premiers rangs de l’infection, des énergumènes mènent aveuglément une bataille pour leurs revendications quitte à détruire ce qui est difficilement acquis.
Ce corps médical dont j’appartiens fièrement, jusque là, vient de tomber au niveau de ces élus extrémistes, mené par un syndicalisme primaire.
Le plus terrible c’est l’absence de réaction de la centrale syndicale pour dénoncer cette irresponsabilité de ses adhérents.
Terrible constat que de voir tous ces corps de l’élite tunisienne contribuer à la dégradation de l’image de marque de notre beau pays.
Hier, un commandant de bord incapable de faire régner l’ordre sur son avion, aujourd’hui les blouses blanches se comporter comme de vulgaires fonctionnaires et demain ???
Tout est possible quand on voit le comportement irresponsable des têtes de l’exécutif tirant chacun à boulet rouge l’un sur l’autre sans se soucier de l’intérêt suprême de la nation.
J’ai toujours eu une attitude positive sur notre avenir au vu de la qualité des nombreuses personnes que je fréquente dans tous les domaines. Mais je me rends compte que jour après jour elles sont submergées par la médiocrité d’une minorité agissante devant une majorité silencieuse!
Là où le bât blesse, c’est la majorité silencieuse!
C’est dans celle-ci que nous pouvons trouver la qualité recherchée de dirigeants pour ce pays.
Nombre d’entrepreneurs réussissent dans leurs sociétés,
Nombre d’avocats font leur travail consciencieusement,
Nombre de médecins exercent leur métier dans les règles de l’art,
Nombre de professeurs s’appliquent à l’enseignement de leurs étudiants,
Nombre d’ingénieurs sont sur le terrain méticuleusement,
Nombre d’agriculteurs font fertiliser nos terres, etc.
Où sont-ils dans la vie politique ?
Ils se cachent dans leur vie bien rangée en oubliant qu’ils laissent les autres décider de leur avenir et celui de leurs enfants !
Non la Tunisie n’est pas « El Karama » et consorts.
Non la Tunisie n’est pas celle qui manque d’oxygène pour sauver ses malades.
Un sursaut de la majorité silencieuse est plus que nécessaire pour retrouver le chemin tracé par les bâtisseurs de cette nation.
Maher Ben Ghachem – Ancien Professeur de Médecine – Ancien Interne des Hôpitaux de Paris.
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