Le Covid 19 représente l’un des défis majeurs affrontés par l’humanité pendant les dernières décennies. Une véritable guerre a été déclarée dans le monde entier contre cet ennemi invisible. Une organisation, comme en temps de guerre, a été mise en place pour sauver les vies.
Le digital a joué un rôle de premier rang dans la lutte contre ce fléau ainsi que dans l’organisation mise en place pour y faire face. Télétravail, enseignement à distance, robots, drones ont fait partie des armes fatales de la lutte contre le Covid 19.
«Dans le monde entier, de nouveaux usages du digital se sont développés pour réduire les effets de la pandémie »
En Corée du Sud, le digital est au cœur de la stratégie mise en place pour lutter contre le Covid 19. Ainsi, un système de traçage numérique des citoyens a été mis en place pour maîtriser la propagation du virus tout en évitant le confinement total de la population.
En Chine, une panoplie de technologies a été déployée : Intelligence Artificielle pour cartographier l’épidémie, bracelet électronique connecté, drones pour la détection des cas suspects, etc.
Le Covid 19 a provoqué un accroissement de la demande sur les produits et services numériques. Ainsi les opérateurs de télécommunication ont été les moins impactés par le ralentissement économique. D’autres acteurs, comme Netflix, leader mondial du divertissement à domicile ou le géant américain de la vente en ligne Amazon ont enregistré une forte progression de leur activité. Netflix a doublé ses prévisions d’abonnement depuis le début de l’année. Sa valeur boursière a atteint un chiffre record de 1200 milliards de $
« Les pays qui ont réussi sont ceux qui ont pu inventer des solutions adaptées à leur contexte social et culturel »
Malgré les opportunités qu’il offre, tous les pays n’ont pas tiré profit du digital pour réduire les effets de la pandémie. Les pays les mieux lotis sont ceux qui bénéficient:
« En matière de digital, l’élève Tunisie peut mieux faire »
La Tunisie a suivi ce mouvement avec plusieurs initiatives telles que la mise en place de robots de surveillance, le développement d’une plateforme pour les demandes d’autorisation de circulation, la mise en place de plateformes pour l’enseignement à distance, etc.
Néanmoins, nous avons assisté à arrêt quasi complet des services administratifs, à de fortes concentrations de la population dans les marchés sans aucun respect de la distanciation sociale, des attroupements devant les bureaux de poste pour le retrait des indemnités allouées aux familles nécessiteuses, etc.
Le pays n’était pas préparé pour affronter une crise d’une telle ampleur ou du moins d’en atténuer les effets. Le retard accumulé pendant ces dernières années dans la mise en place des réformes et des projets structurants notamment dans le domaine du digital, y est pour quelque chose.
« 3 priorités pour transformer la Tunisie après le Covid 19 »
Je crois à une transformation profonde du pays par le digital. Elle est possible et elle mettra la Tunisie sur le chemin d’un développement durable et inclusif. Pour cela, 3 priorités doivent être considérées pour le court et moyen termes :
Réduire la fracture numérique
La transformation digitale du pays passe tout d’abord par un accès équitable et à un prix abordable aux infrastructures de communication.
Les services de télécommunication et notamment à l’internet haut débit, doivent devenir accessibles sur l’ensemble du territoire, avec une meilleure qualité de service et à des coûts plus réduits.
Digitaliser l’administration
On en a tellement parlé mais peu d’actions ont suivi !
En effet, la Tunisie s’est dotée depuis quelques années d’un programme de digitalisation de l’administration (programme E-gov), mais sa mise en œuvre n’avance pas au bon rythme. La gestion de ce programme doit être plus agile et plus souple afin qu’il puisse porter ses fruits.
Dans le cadre de ce programme, deux actions me semblent hautement prioritaires :
Quelques préalables sont nécessaires pour la digitalisation de l’administration. Il s’agit notamment de :
Développer les usages du digital
Quand on parle d’usages du digital, on parle essentiellement de e-commerce, de paiement électronique et de finance digitale.
Toutes les études montrent l’impact favorable de ces activités sur l’économie : inclusion financière, decashing, transparence des transactions financières, réduction des coûts de fonctionnement de l’Etat, amélioration de la liquidité du système financier, etc.
En Tunisie, les usages du digital sont encore faibles. En témoigne le chiffre d’affaires du commerce électronique et le nombre de transactions de paiement électronique.
Le développement de ces usages passe notamment par :
L’Etat doit donner l’exemple en favorisant ces usages. Il est inconcevable que les recettes des finances ne soient pas de terminaux de paiement électroniques.
Nizar Alaya – Directeur Associé – Devoteam Management Consulting.
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