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Par Ridha Zahrouni- La lutte contre violence scolaire : faudrait-il attendre des drames pour agir ?

Par Ridha Zahrouni- La lutte contre violence scolaire : faudrait-il attendre des drames pour agir ?

Bien que le phénomène de la violence en rapport avec le milieu scolaire fait désormais partie de notre vie quotidienne, et ce depuis plusieurs années, ca n’en demeure pas moins qu’il retient de plus en plus l’attention de la société tunisienne, notamment la famille éducative et les médias. Un sujet qui provoque une inquiétude croissante chez tous les acteurs, notamment quand certains des actes de violence deviennent préjudiciables sur tout les plans et flirtent avec la délinquance et la criminalité.

C’est le sentiment qu’on devrait avoir en prenant connaissance du communiqué publié récemment par la garde nationale qui a appelé les parents à faire preuve d’un surcroît d’attention et de vigilance aux tentatives de conquérir leurs enfants élèves en leur offrant des morceaux de bonbons et en essayant de les injecter sous prétexte de se faire vacciner contre le coronavirus. Le porte-parole de la direction générale de la Garde nationale fait état de tentatives de détournement d’élèves recensées durant la période allant du 24 au 28 janvier 2022 dans certaines régions du pays.

Ce communiqué, qui fait peur, il faut l’avouer, nous incite à réfléchir sérieusement à la gravité des faits rapportés. Sans être alarmiste, il nous faut prévenir le pire, et le pire est très possible de nos jours. Dans de telles circonstances, il nous faut envisager des enlèvements d’enfants, avec d’éventuels agressions sexuelles ou commerce d’organes ou d’enfants, etc. Des horreurs si elles deviennent réalité feraient vivre nos familles une vraie psychose avec des réactions et des conséquences insupportables. Et nous tous, les forces de l’ordre, les administrateurs de nos écoles, les parents et les médias nous avons chacun un rôle à assumer pour protéger nos enfants de telles agressions provoquées par des acteurs étrangers à l’école et prévenir l’inimaginable.

Les forces de l’ordre, tout d’abord, doivent mettre tous les moyens pour débusquer et démasquer les auteurs de ces actes criminels, qu’ils soient isolés ou organisés. C’est la seul façon pour rassurer l’opinion publique. Elles doivent également multiplier les contrôles dans les environnements de nos établissements scolaires, et pourquoi ne pas, affecter une présence sécuritaire continue, notamment dans les écoles implantées dans les zones à risques. Une présence qui pourrait être assurée par des agents de police ou en faisant recours à des agences de sécurité spécialisées dans le domaine.

L’administration des écoles devrait aménager les empois de temps pour réduire au minimum les heures creuses, et en cas de force majeure, maintenir nos enfants à l’intérieur des écoles, dans des salles de permanence aménagées à cet effet. Car laisser nos élèves devant les portes des établissements scolaires leur fait courir d’énormes risques sur tous les plans. Il faudrait également assurer un contrôle périodique des enceintes des écoles et réserver les moyens pour les clôturer et interdire leur accès à tous les étrangers sans motif valable.

Les parents ont un rôle’ important à jouer dans ce cadre. Ils doivent instaurer des traditions de dialogue avec leurs enfants basées su la confiance mutuelle et la franchise. Tous les sujets devraient être abordés, notamment ceux en rapport avec la vie scolaire. Les parents  doivent sensibiliser leurs enfants aux différents dangers encourus quand ils côtoient des inconnus ou font confiance à des étrangers. Tout comportement suspect ou inhabituel doit être signalé à l’administration de l’école et aux parents qui doivent à leur tour le signaler aux autorités compétentes.

Les médias, qui ne ménagent pas d’effort pour s’impliquer dans la dénonciation des actes de violence, notamment quand ceux-ci atteignent de seuils inacceptables, moralement, physiquement ou matériellement, devraient faire de la réforme de notre système éducatif et de lutte contre toutes les formes de la violence des sujets d’actualité de première priorité en poussant l’opinion publique et les décideur vers l’action et les vraies solutions.

En tant qu’association de parents et d’élèves, nous continuons à signaler l’urgence de la réforme de notre système éducatif, une condition nécessaire, mais pas suffisante pour lutter efficacement contre toutes les formes de violence dans le milieu scolaire. Une lutte qui ne peut  se faire sans l’élaboration d’une vraie stratégie et sans un travail de proximité conséquent et permanent, au niveau de chaque établissement scolaire, notamment ceux qui connaissent des formes de violences inquiétantes en termes de gravité et de fréquence. One stratégie qui doit impliquer tous les acteurs concernés y compris les parents et les élèves. Un tel projet ne pourrait réussir en l’absence d’une vraie volonté politique et sans institutionnalisation du de la réforme.

Ridha Zahrouni

Président de l’Association Tunisienne des Parents et des élèves.

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