Economie

Par Samir HAMZA – Penser l’après Covid-19 : pour une relance de la recherche scientifique et technologique

Par Samir HAMZA  – Penser l’après Covid-19 : pour une relance de la recherche scientifique et technologique

C’est aujourd’hui qu’il faut rendre justice à la valeur pratique de la recherche-développement. Dans plusieurs pays confinés, l’importance de la recherche et de l’innovation technologique est appréciée et c’est à ce genre d’efforts qu’est attribué le grand progrès industriel des pays développés.

La concurrence industrielle est aujourd’hui le grand souci des nations et il faut reconnaître que le succès ne peut être qu’avec l’éducation scientifique. Il est temps d’apprécier l’importance de la science appliquée est de développer une culture se basant sur l’éducation scientifique dans notre pays. Au fond, l’enseignement scientifique consiste à savoir établir nettement sa pensée, observer les témoignages et en dégager la vérité!

L’université d’aujourd’hui n’est pas une simple organisation comme les autres ; elle est avant tout une institution qui se définit par ses finalités et non par les moyens mis en œuvre pour les réaliser plus ou moins efficacement. La raison d’être est surtout le lieu qu’elle apporte à l’Homme et à la société. L’espace où s’échangent les idées et se diffusent, où on se rencontre pour travailler ensemble s’enrichir, se compléter à travers des projets innovants et porteurs. C’est pourquoi redéfinir les missions de l’université, dans un monde qui subit de plein fouet des mutations qui résultent de l’effet conjuguée de puissants facteurs de changement, s’avère de toute urgence.

Cette problématique appelle à une réflexion profonde sur l’intégration de nos chercheurs scientifiques dans des cadres institutionnels de plus en plus complexes qui risquent d’entrainer l’apparition de divers types de contraintes et d’influencer les choix, les orientations, le fonctionnement et les résultats de la recherche.

Etant devenue le lieu et l’enjeu d’une activité institutionnelle en extension, la recherche universitaire loin d’être le fait de personnes isolées, elle doit désormais devenir inséparable d’un ensemble de pratiques, de comportements, d’attitudes des chercheurs et des agents institutionnels qui veillent à sa production. Portée, reconnue, valorisée et systématiquement entretenue selon certains critères, la recherche doit impérativement dépendre de moins en moins de la bonne volonté individuelle et de plus en plus des actions collaboratives et des décisions concertées par l’ensemble de l’équipe de recherche.

Même si la recherche débute dans un univers de représentations, de symbolismes, de croyances héritées, de savoirs spontanés, nous sommes dans l’obligation de valider, en commun, des jugements pour nous rendre compte que certains d’entre eux étaient des « pré-jugements » factuels et subjectifs. C’est pourquoi, s’interroger sur les conditions de l’objectivité est le point model à partir duquel évoluent réflexions, méthodes, techniques et efforts conjugués dans leurs raffinements successifs. D’où l’impératif pour tous les chercheurs de toutes les disciplines et de tous les horizons, par référence aux exigences d’objectivités de déployer des efforts continus pour poser des stratégies, des approches et des solutions fécondes à ce problème. Toutefois, l’atteinte de cet objectif dépend surtout du changement qu’on doit opérer au niveau de la mentalité des chercheurs, de leurs attitudes, de leur relationnel pour qu’ils forment des équipes solidaires et réellement complémentaires susceptibles de gérer l’interdisciplinarité et de la maîtriser.

En premier lieu, nous pensons qu’il est nécessaire de laisser ces questions ouvertes afin qu’elles rejoignent ceux ou celles qui se sentent ou se savent concernés par elles. En second lieu, il nous semble évident que la recherche scientifique exige aujourd’hui une approche épistémologique élargie interdisciplinaire et systématique susceptible d’intégrer dans son horizon d’interpellation des disciplines voisines, complétives et explicitatives car le chercheur ne doit plus être isolé, il doit se rendre visible, participatif et produire avec ses pairs, publier, inventer ou découvrir. La recherche est un sujet social, inter relié à une communauté, à une institution. Il doit donc, agir pour son bien et œuvrer pour son développement.

Nos jeunes sont pressés de découvrir la science, le mystère de cet univers et de découvrir le monde. Des jeunes qui ont envie de connaitre les nouvelles technologies : l’aéronautique, l’intelligence artificielle, les systèmes embarquées, la biomécanique, … Nos jeunes aiment l’émergence dans des domaines porteurs, ils sont les vrais créateurs de l’innovation technologique. Faisons confiance à nos jeunes et aidons-les à bâtir leur propre avenir, à faire des choix et à devenir responsables. Ils auront ainsi une meilleure situation pour pouvoir vivre une vie satisfaisante et pour être capable de se préparer au futur.

Dans cette étape importante, pendant laquelle nous sommes en train de nous préparer à l’après Covid-19, l’investissement dans le domaine de la recherche scientifique et technologique est prioritaire.

Samir HAMZA, Professeur universitaire.

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