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Par Yassine Brahim : Ce qu’a dit Elyes Fakhfakh et la position d’Attayar sont des déceptions

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Yassine Brahim a réagi à l’actualité politique via un post sur sa page Facebook :

Le pays est en crise, surtout morale, avec conséquence économique et sociale. La responsabilité est large mais avec des poids différents.
Ayant pris de la distance et vivant avec tous les Tunisiens un moment important, je vais me permettre de donner un avis sur ce qui se passe en tant que politique ayant activement vécu autour de la chose publique les 9 dernières années de ma vie.

Les plus grands responsables politiques de cette situation de crise sont pour moi une bonne partie d’Ennahdha, de Nida et de Tahya Tounes. Ennahdha aprés avoir fait perdre 3 ans au pays de 2011 à 2014, puis 2 ans avec les attentats dus à leur gestion des extrémistes durant la Troika, s’est mise avec une partie de Nida devenue Tahya Tounes à instaurer la politique des « dossiers » inventés contre les adversaires. J’en ai été avec Afek une victime en Novembre 2015.

Ayant bien démarré au gouvernement Essid, mon parti commençant à sérieusement apparaître dans les sondages, on invente une histoire, Lazard. Mehdi Ben Gharbia a même révélé maintenant à plusieurs proches qu’il a été mandaté pour ce faire. Affaire vide, on a raté une occasion de travailler avec l’une des meilleures banques du monde, à un prix cadeau, fait par eux suite aux attentats de Juin 2015.

Juillet 2017, Fadhel Abdelkafi commence à briller et pourrait être un candidat sérieux pour remplacer un Youssef Chahed assez médiocre dans la conduite de son gouvernement, on lui sort un dossier de nulle part, je me demande même si ce n’est pas MBG qui s’en est chargé. Fadhel a dû aller en cassation pour être blanchi! Khaled Kaddour, démis de ses fonctions pour un contrat pétrolier que l’Etat a renouvelé quelques mois plus tard plus cher…

Cette tactique qui consiste à affaiblir ou à éliminer des adversaires avec du fake et des dossiers, certains la considèrent de bonne guerre et c’est cela la politique. Je reste convaincu que non. Les gens qui veulent vraiment contribuer au développement de leur pays en participant aux affaires publiques doivent tendre la main et encourager ceux qui font avancer les choses et ne pas rentrer dans des bas calculs et employer des méthodes condamnables en abusant de leur pouvoir exécutif et/ou de leur réseau dans le pouvoir judiciaire.

La grosse affaire dans ce cadre là est celle de Nabil Karoui. Alors Nabil finalement il est blanchi ou condamnable? Ou est ce que cela va dépendre de ce que veut Ennahdha ou Tahya Tounes de lui à un instant T?

Quand j’ai vu la candidature d’Elyes Fakhfekh présentée par Tahya Tounes, je me suis dit mince! Le cauchemar pourrait perdurer. C’est soi-disant le candidat du Président mais ce dernier semble être bien maîtrisé par les grands penseurs politicards de Tahya Tounes en collaboration avec une faction d’Ennahdha.

Fakhfekh qui se prétend propre et révolutionnaire est le candidat du parti des dossiers et de tous les mauvais choix économiques avec leur conséquence sociale faits depuis 3 ans. En fait c’est le candidat d’Ennahdha (une faction désormais) qui a utilisé comme elle l’a fait pour renverser BCE, le bras TT pour convaincre KS. EF qui juge Kalb Tounes corrompu et le PSD ancien régime, devrait juste jeter un coup d’oeil rapide aux CV de pas mal de députés de TT. Rien que l’affaire des wagons de la SNCFT pour le transport du phosphate devrait le perturber.

Ce qu’a dit EF pendant sa conférence de presse est politiquement décevant.

Une autre grosse déception pour moi concerne le parti Tayar. Il est clair que le parti est tiraillé sur la question de sa relation avec Ennahdha. En s’alliant avec eux pour former un gouvernement, Tayar se tire une balle dans le pied.

Maintenant si EF et Tayar/Chaab veulent fermer les yeux car ils doivent composer, autant profiter de l’aubaine du vote du 10 janvier 2020 où juste 73 députés ont voté pour un gouvernement Ennahdha. C’est la taille de l’opposition possible à un gouvernement réellement progressiste, audacieux et représentant un changement dans le pays.

EF pourrait alors montrer ses convictions profondes de social démocrate et enclencher la révolution culturelle en mettant les islamistes de tous bords dans l’opposition. Tayar/Chaab peuvent y jouer un rôle important en tant que premier groupe parlementaire. Je suis certain qu’une entente avec Qalb Tounes est possible. TT voulant absolument participer au pouvoir suivra. Le groupe Al Islah dans lequel on est du moment qu’Ennahdha est dehors suivra. Abir a déclaré qu’elle soutiendrait une telle démarche.

Le pays bougera bien plus vite quand une majorité progressiste et compétente gérera les affaires publiques. Il faudra moraliser derrière mais sans les islamistes qui seront toujours là pour diviser, acheter, faire peur.

Une opportunité possible se présente à Elyes Fakhfakh et Mohamed Abbou /Zouhair Meghzaoui. Ils la saisissent et une grande chance se présente pour que le pays sorte de ce marasme dans les années à venir. Ils rentrent dans le schéma Troiko-TT-Tawafuk-dossiers et autres tactiques politicardes et nous voilà partis pour encore quelques années difficiles.

 

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Publié par
Tunisie Numérique