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Pas de salaire du primaire aux universités, Saied silencieux mais son “soutien” lui parle

Pas de salaire du primaire aux universités, Saied silencieux mais son “soutien” lui parle

Un malheur n’arrive jamais seul. Le front social est en ébullition, avec les universitaires qui viennent de rejoindre les enseignants du primaire et du secondaire, pour les mêmes raisons : le retard enregistré dans le versement des salaires, alors que demain on est déjà le 1er février 2022. Du jamais vu dans l’histoire récente de la Tunisie. Et c’est toujours le silence assourdissant du côté de l’exécutif. Jusqu’à quand ? Nul ne le sait. Ce lundi 31 janvier, la pression est encore montée d’un cran sur le chef de l’Etat, Kais Saied, de la part de Zouheir Maghzaoui, secrétaire général du mouvement Echaâb, qui est jusqu’à la preuve du contraire le premier soutien du président de la République…

C’est un Maghzaoui manifestement déboussolé et inquiet qui s’est exprimé sur les ondes d’une radio privée. «Nous appuyons l’élan du 25 juillet 2021, mais il y a beaucoup de signaux négatifs. Nous ne sommes pas d’accord avec sa perception de la situation et la manière de la corriger. Il [Kais Saied] est persuadé que l’instauration d’une gouvernance populaire va régler les problèmes du pays. Or pour nous on appartient au même ensemble, nous devons nous mettre d’accord sur le projet dont le pays a besoin”, a déclaré le secrétaire général du mouvement Echaâb…

D’après lui le premier signal négatif est la Loi de finances 2022, sans oublier le fait d’enterrer la Loi 38-2020, il y a aussi la montée des prix, la disparition – organisée ou pas – de certains produits de base… Maghzaoui a dit ceci en direction du palais de Carthage : «Les citoyens ne vous ont pas donné un blanc-seing et ne croyez pas que quelles que soient vos décisions le peuple vous suivra“…

Il y a clairement de l’eau dans le gaz entre le chef de l’Etat et son premier soutien. Et à mesure que les pépins sociaux et politiques vont croître le fossé entre lui et son soutien de la première heure va se creuser. Le tout pour Maghzaoui et compagnie est de savoir à quel moment il faut sauter du train du 25 juillet avant que les choses ne se gâtent sérieusement pour Kais Saied, ou à contrario conforter sa place dans le navire présidentiel si les choses tournent en sa faveur. Le moins qu’on puisse dire est que la posture de Echaâb est très inconfortable…

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