La Cour de sûreté de l’État jordanienne a rendu mercredi 30 avril des verdicts lourds à l’encontre de quatre personnes accusées de planifier des attaques portant atteinte à la sécurité nationale. Les condamnés ont écopé de 20 ans de prison avec travaux forcés, assortis d’amendes, après avoir été reconnus coupables de possession illégale d’explosifs, d’armes et de munitions, ainsi que de tentative de fabrication de roquettes.
Selon le communiqué officiel, les accusés ont été jugés pour des faits « susceptibles de porter atteinte à l’ordre public et à la sécurité de la société », en vertu de la loi jordanienne de lutte contre le terrorisme.
Des liens présumés avec les Frères Musulmans
L’affaire, qui implique au total 16 suspects, est liée à un vaste complot terroriste démantelé par les services de renseignement jordaniens. Le 15 avril dernier, la Direction générale du renseignement a annoncé avoir mis en échec des projets de fabrication d’explosifs et d’armes, et arrêté les personnes impliquées.
Bien que la Cour n’ait pas explicitement mentionné une affiliation directe des condamnés aux Frères musulmans, la télévision jordanienne a diffusé les aveux de trois suspects affirmant appartenir au mouvement islamiste. Ce dernier a toutefois réagi en précisant que les actes en question relèvent d’initiatives individuelles.
Interdiction officielle des activités de la confrérie
Dans la foulée de cette affaire, le gouvernement jordanien a interdit toutes les activités de la confrérie des Frères musulmans sur le territoire national. Le 23 avril, le ministre de l’Intérieur Mazen Al-Faraya a annoncé la fermeture de ses locaux et la confiscation de ses biens.
Il convient de rappeler que la justice jordanienne avait déjà prononcé la dissolution officielle de la confrérie en 2020. Toutefois, les autorités fermaient jusque-là les yeux sur certaines de ses activités. En parallèle, le Parti du Front de l’action islamique, bras politique des Frères musulmans et principal parti d’opposition du pays, conserve son statut légal. Il détient actuellement 31 des 138 sièges au Parlement jordanien.
Laissez un commentaire