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Personne n’a rien compris au protocole sanitaire pour les voyageurs arrivant en Tunisie, ni aux fameuses listes en couleurs des pays

Personne n’a rien compris au protocole sanitaire pour les voyageurs arrivant en Tunisie, ni aux fameuses listes en couleurs des pays

La Tunisie ouvre ses frontières aujourd’hui. Sauf que les autorités qui l’ont décidé ne savent ni à qui ils vont les ouvrir, ni comment et sous quelles conditions.

En effet, le gouvernement s’est trouvé pris en sandwich entre les pressions économiques très pesantes et les appréhensions des citoyens qui s’alarment quant aux risques que va courir le pays, des suites de cette ouverture, notamment avec la recrudescence de l’épidémie, un peu partout dans le monde. Mais, comme à son habitude, le gouvernement,  au lieu de proposer une solution bien étudiée et bien pensée, a préféré nous sortir des solutions en demi-teinte, floues et au goût d’inachevé, avec des ébauches de solutions, sans détail et sans suite dans les idées. On dirait que le gouvernement craignant les dérapages de ses solutions, s’est gardé un certain espace de manœuvre, pour rectifier le programme dans un sens comme dans l’autre, au gré de l’évolution des événements.

Ainsi, il a annoncé que le protocole sanitaire mis en place pour l’accueil, aussi bien des touristes que des tunisiens résidents à l’étranger sera modulable selon le pays de provenance. Dans cet objectif, les services du ministère de la Santé se sont basés sur on ne sait quel brillant algorithme et ont divisé les pays du monde en listes verte, jaune et rouge, avec des protocoles sanitaires variant selon la couleur, qui, elle-même, dépend de la situation épidémiologique du pays en question. Les « experts » du ministère de la Santé se sont, là aussi, aménagé un espace de manœuvre en annonçant que les listes ne sont pas définitives et qu’elles pourraient être révisées de façon quotidienne, si ce n’est plusieurs fois par jour.

Cette décision assez floue a, d’emblée, posé deux grands types de problèmes, notamment pour ceux qui veulent venir en Tunisie, ou pour les leurs.

Le premier problème consiste en l’absence de précisions des protocoles à respecter pour chaque couleur de liste, ce qui fait que, même si le voyageur sait dans quelle liste est inscrit son pays d’origine, il ne sait pas avec précision, ce qu’il va devoir faire, ni ce qu’il doit présenter avec lui à son arrivée en Tunisie.

Le deuxième problème, plus épineux, est en rapport avec cette possibilité de révision continuelle des listes. Car de cette façon, un voyageur en provenance d’un pays donné, à ce jour inscrit dans la liste verte, pourrait avoir la surprise à son arrivée en Tunisie, ou au moment d’embarquer dans son pays d’origine, d’apprendre que le pays en question a été changé de liste et que par conséquent, il a le devoir de se soumettre à certaines mesures qu’il n’est aucunement prêt d’accepter. Et que s’il avait su suffisamment à l’avance, il aurait, très probablement annulé ou reporté son voyage.

Il y a, par ailleurs, un autre problème en rapport avec le protocole sanitaire réservé aux investisseurs qui veulent venir en Tunisie pour affaires et qui ne savent pas à quoi s’attendre, ni s’il ya une quelconque différence entre le protocole qu’on dit réservé pour eux et celui fixé pour tous les touristes.

Du coup, personne ne comprend rien à ce protocole, probablement même ceux qui l’ont mis en place. Les voyageurs s’en trouvent frustrés et se rabattent, très souvent, sur les rédactions des médias, pour essayer d’y voir plus clair. Or, il se trouve que même les médias ne sont au courant de rien, puisque ces messieurs dames du ministère de la Santé ont, tout simplement, décidé de ne plus décrocher quand ils reçoivent des appels de la part des médias.

S’il est, peut-être vrai qu’on pourrait, en quelque sorte, les excuser à cause de leurs charges de travail, il ne leur coûterait rien de réactiver le N° vert du ministère et d’y affecter des personnes bien briefées, pour pouvoir répondre aux questions des voyageurs. Il en va, non seulement, de la crédibilité du ministère de la Santé, mais aussi, de celle du gouvernement et de l’Etat en entier.

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