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Personne ne s’attendait à ce revirement spectaculaire, personne…

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Il ne faut jamais dire “Fontaine, je ne boirai pas de ton eau“. Enfin c’est plutôt au Mouvement du 25 juillet qu’il faut le dire, eux qui avaient juré la main sur le coeur qu’ils n’avaient rien à voir avec la chose politique, de près ou de loin et qu’il était hors de question de participer à une quelconque élection que ce soit. La musique est toute autre ce jeudi 10 novembre : Les soutiens du président de la République vont défendre leurs chances aux législatives. Quand Feu Jacques Chirac, illustre homme politique français, disait qu'”en politique les promesses n’engagent que ceux qui y croient”…

C’est un de ces retournements de veste spectaculaires dont la scène politique locale est coutumière, des actes qui ne font qu’atomiser un peu plus le peu de crédit qui reste aux politiciens. A moins que le Mouvement du 25 juillet arrive à nous convaincre que convoiter des strapontins au Parlement n’a rien à voir avec la politique et que c’est faire oeuvre de citoyenneté, ni plus ni moins. Ils vont ramer pour nous mettre ça dans le crâne !

Rappelons que la dernière fois qu’on a entendu les soutiens de la première heure du chef de l’Etat, Kais Saied, ils tiraient en règlent sur ce dernier et son bras armé, l’ISIE, les accusant des pires maux du pays. Ils en avaient tiré la conclusion qu’ils allaient boycotter le scrutin législatif au train où vont les choses. Est-ce que depuis la situation s’est améliorée ? Est-ce que les griefs que le Mouvement du 25 juillet a formulés ont été solutionnés ? La réponse est NON…

Bien au contraire le président de la République et son ISIE ont “aggravé leur cas” en prolongeant les délais de réception des dossiers de candidature aux législatives du 17 décembre 2022 pour tenter de maquiller un déficit d’adhésion populaire. Et bien entendu tous les correctifs que les soutiens de Saied exigeaient n’ont pas été apportés, et l’ISIE a d’ailleurs été la première à mettre son veto à toute retouche. Cela n’a pas empêché Abid Briki d’enterrer ses menaces de boycott et de s’inscrire pour la course électorale.

Donc rien n’a changé, rien n’explique et ne justifie que les soutiens mécontents de Saied aient tourné casaque et décident in fine de briguer des sièges au Bardo. Rien n’a changé sauf leur appétit, leur appétit pour le pouvoir et ses attributs. Leur appétit est venu en mangeant. Et le fait de dire publiquement qu’ils participent aux législatives pour réaliser ce que le chef de l’Etat a été incapable de concrétiser et de faire diversion en jetant Ennahdha en pâture à l’opinion publique n’y changent rien : Les pro-Saied ont failli à leur engagement public, et ça c’est plus grave que tout dans une République.

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