L’archevêque émérite d’Alger, Henri Teissier est décédé mardi 1er décembre 2020 à Lyon, à l’âge de 91 an.
Né à Lyon en 1929. Après des études en langue arabe, en langues orientales puis en sciences islamiques à l’université du Caire, il était prêtre à Alger en pleine guerre (de 1958 à 1962). En 1962, il met sur pied une maison ouverte à la culture arabo-musulmane qu’il dirigera jusqu’en 1972, date à laquelle il devient évêque d’Oran. Il acquiert en 1966 la nationalité algérienne. Henri Teissier a consacré vingt années de sa vie à l’archevêché d’Alger qu’il avait demandé de quitter, en 2008, en raison de son âge.
L’existence d’Henri Teissier était celle de l’accomplissement d’une mission mêlant dialogue interreligieux, tolérance et quête de fraternité et consécration du bien et du bonheur à l’humanité menées dans un contexte politique souvent tourmenté, en particulier durant les horreurs de la décennie noire.
Des dizaines de milliers d’algériens tués, dont plus de cent imams et entre 1994 et 1996, dix-neuf religieux chrétiens furent assassinés par des islamistes, parmi lesquels les sept moines trappistes de Tibhirine. Lui-même menacé à plusieurs reprises, Henri Teissier choisit de rester en terre algérienne, poursuivant sa mission sereinement.
Henri Tessier, a été décoré de l’Ordre national de la Légion d’honneur en juillet 2007 et recevra fin 2018 le prix Emir Abdelkader de la paix.
Au cours de sa vie il rédigea plusieurs ouvrages : Église en Islam, Centurion (1984) ; La Mission de L’Église; Desclée de Brouwer (1985) / Histoire des chrétiens d’Afrique du Nord; Desclée de Brouwer (1991)/ Lettres d’Algérie; Bayard-Centurion (1998)/ Chrétiens d’Algérie, un partage d’espérance; Desclée de Brouwer (2002).
Les funérailles auront lieu samedi matin à Lyon. Il est prévu de rapatrier le corps de l’archevêque en Algérie, où un hommage lui sera rendu par l’église locale avant son inhumation.
Paix à son âme.
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