Economie

Plan de développement: Des ambitions au-delà des moyens et surtout sans programmes

Plan de développement: Des ambitions au-delà des moyens et surtout sans programmes

La moyenne nationale de l’indice de développement régional a diminué à 0,462 en 2021, contre 0,502 en 2015, selon un document retraçant les grandes lignes du plan de développement 2023-2025 publié aujourd’hui mardi 3 janvier 2023 au site du ministère de l’économie et du plan.

Des ambitions sans moyens

Le document a noté qu’il n’a pas été possible d’atteindre l’objectif lié à la réduction de 30% de l’écart entre l’indice de développement régional le plus élevé et le plus bas qui avait été fixé dans le cadre du plan de développement 2016-2020. Le taux de la réalisation dudit objectif n’a pas dépassé 3%.

On assure, sur un autre plan, que le volume des investissements publics pour la période 2023-2025 a été estimé à 38,2 millions de dinars (MD) dont 18,8 MD alloués aux projets en cours de réalisation. Cependant, le ministère de l’économie et du plan n’a pas évoqué la question de la mobilisation des ressources financières nécessaires à la concrétisation des investissements.

Egalement, aucune donnée n’a été révélée concernant les grands projets prioritaires en relation notamment avec le programme des reformes demandé par les bailleurs de fonds.

Le document ministériel a précisé que le programme des investissements s’est basé sut plusieurs éléments dont particulièrement la dynamisation de l’investissement public en tant que principal moteur du développement des régions internes, catalyseur de l’investissement privé et levier pour améliorer la capacité d’attraction des investissements étrangers.

On évoque aussi le rétablissement de la confiance dans la capacité de l’État à programmer, planifier et adopter une approche participative dans les affaires de développement et l’orientation des investissements publics vers des projets de développement qui ont un triple impact et rendement : économique, social et environnemental.

Chiffres irréalistes

Le Ministère de l’Economie et du Plan a rappelé que dans le cadre de l’achèvement de la troisième phase d’élaboration du plan de développement 2023-2025, une série de réunions a été tenue au niveau de tous les gouvernorats sur une période de six semaines, du 05 août au 16 septembre 2022 avec la participation des responsables régionaux et les représentants des organisations nationales et des ministères.

Ces sessions ont représenté une étape préliminaire pour l’approfondissement de la concertation entre les autorités et les secteurs pour classer les projets proposés selon l’ordre de priorité, de faisabilité, de mise en œuvre et la capacité à atteindre la rentabilité économique.

Ces sessions ont pris également en compte les capacités financières dont dispose l’Etat face dans le contexte des difficultés actuelles.

En termes d’objectifs quantitatifs, on déclare que le plan de développement pour les trois prochaines années table sur un taux de croissance de 2,1% et l’augmentation du revenu par habitant de 13 624 dinars en 2023 à 16 145 dinars en 2025.

Il est prévu, par ailleurs, de porter le taux d’investissement à 17,8% du PIB en 2025 avec une part des investissements privés de 57,6% des investissements totaux.

On s’attend aussi au développement de l’effort d’exportation pour atteindre 45% du PIB en 2025 et ce, parlement à la réduction du taux de chômage de 15,3 en 2022 à 14% en 2025.

Il est clair que ces objectifs sont irréalistes et irréalisables compte tenu de la situation socio-économique actuelle et ses perspectives d’évolution sachant que le ministère de l’économie n’a divulgué aucun détail se rapportant à la méthodologie ayant permis de fixer les prévisions précitées qui ressemblent presque totalement aux promesses de développement présentées par tous les gouvernements de l’après 2011 et qui n’ont jamais été tenues, faute de volonté et  de surtout de compétence.

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