Economie

Plus de la moitié des décharges de déchets « contrôlées » a atteint la durée limite de leur exploitation

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Le dossier des décharges des déchets en Tunisie représente de plus en plus une menace pour la paix sociale, outre les risques sérieux sur l’environnement en l’absence d’une politique générale de gestion des déchets qui permet de préserver les droits des populations de vivre dans un environnement sain.

Des observateurs assurent que la plupart des décharges doivent être fermées après avoir atteint leur capacité maximale, à un moment où la justice a rendu plusieurs décisions de fermeture de celles-ci sur la base d’actions intentées par les habitants des zones qui leur y sont proches.

Cependant, le ministère de l’Environnement est réticent à fermer les décharges en raison de l’absence d’alternatives et de l’échec de la stratégie gouvernementale d’élimination des déchets, y compris le recyclage, qui réduit leurs risques.

Récemment, la crise des déchets dans le gouvernorat de Sfax, dont le chef-lieu souffre de l’entassement désormais d’environ 30000 tonnes de déchets suite à la fermeture de la décharge d’Agareb, a déclenché une vague de contestations sans précédent.

Ces observateurs affirment que la durée limite d’exploitation de 6 des 11 décharges « contrôlées » en Tunisie a expiré, parmi lesquelles des décharges ont atteint déjà atteint leur capacité maximale depuis 2013, mais elles sont toujours utilisées pour éviter l’accumulation des déchets dans les villes.

Les statistiques officielles indiquent que la Tunisie produit annuellement plus de 2,6 millions de tonnes de déchets ménagers, qui sont « traitées » dans 11 décharges contrôlées et gérées par trois entreprises privées. Il n’y a pas de chiffres précis concernant le nombre des décharges anarchiques dispersées dans différentes régions du pays à proximité des quartiers d’habitat, en pleine nature et dans les campagnes.

Les agences étatiques n’ont pas réussi à les fermer ou à les réhabiliter sur des bases scientifiques et selon les normes internationales, en raison des faibles capacités financières et de la prolifération des décharges.

Il est à noter que, le volume annuel de déchets dangereux en Tunisie dépasse six millions et demi de tonnes, qui sont éliminées par divers moyens dans une situation aléatoire de traitement.

Depuis 2000, 196 autorisations pour l’élimination des déchets dangereux ont été accordées, dont 86 sont valables, tandis que 20 autorisations pour la collecte et le transport des déchets vers les centres de traitement des déchets industriels de « Jradou » au gouvernorat de Zaghouan, ont expiré.

Les statistiques de la Cour des comptes montrent que les déchets dangereux déversés dans l’environnement sont estimés à 142000 tonnes par an, pour un coût d’élimination évalué à 670 millions de dinars tunisiens par an.

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek