Le Ghana, anciennement une colonie britannique dénommée “Gold Cost” (la Côte de l’Or), a longtemps attisé la curiosité des missionnaires et des explorateurs européens pour ses richesses minières. Cette époque est révolue, le pays depuis son indépendance, en 1960, mise sur d’autres ressources et surtout sur des réformes structurelles très ambitieuses pour prendre le train de l’économie d’aujourd’hui et de demain. Les résultats sont tellement probants que pas plus tard qu’en mai 2023 le Fonds monétaire international (FMI) a validé un prêt de 3 milliards de dollars, avec un premier versement immédiat de près de 600 millions de dollars…
Si le Ghana a pu boucler son dossier dans des délais aussi courts c’est parce que les pays qui détiennent sa dette, notamment la France et la Chine, se sont mis d’accord pour faire une fleur au président Nana Akufo-Addo : la restructuration des crédits du pays. Cette bonne nouvelle a abattu les dernières résistances du FMI, une institution que pourtant le chef de l’Etat a longtemps boudée pour compter sur ses propres ressources.
«Un ambitieux programme de réformes structurelles est mis en place pour redynamiser la croissance tirée par le secteur privé en améliorant l’environnement des affaires, la gouvernance et la productivité», avait commenté en mai dernier la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. L’économie ghanéenne, comme beaucoup à l’échelle de la planète, a été lourdement impactée par les effets de la guerre en Ukraine, qui s’ajoutent aux contrecoups du Coronavirus. Mais l’horizon se dégage progressivement…
Ce pays d’Afrique occidentale, niché au bord du Golfe de Guinée, a longtemps souffert d’une instabilité chronique, avec des coups d’Etat cycliques de 1966 à 1980. Depuis que Jerry Rawlings s’est emparé du pouvoir et a mis le pays sur les rails de la démocratie, avec la Constitution de 1992, le Ghana a amorcé un autre destin. La CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), l’une des organisations les plus solides et les plus prospères du continent africain, lui a offert le cadre de son épanouissement régional et international.
Le Ghana, très tôt, tout de suite après son indépendance, a pris le virage de la diversification de son économie pour ne plus dépendre des bailleurs étrangers. Le pays a résolument pris le cap de l’industrie lourde. Des mégas projets ont été mis sur orbite, dont le barrage de la Volta pour produire de l’électricité afin d’accompagner le boom des nouvelles industries. Un port en eau profonde a vu le jour à Tema pour assure l’essor du programme d’exportation de l’aluminium, plus d’autres grands chantiers qui ont transfiguré ce pays de près de 33 millions d’habitants.
Et puis il y a “l’Or Brun”, le cacao. On ne peut pas passer à côté de ce produit que tous les pays s’arrachent et dont le Ghana est le deuxième producteur mondial, juste derrière la Côte d’Ivoire. L’industrie du chocolat génère des revenus annuels de 130 milliards de dollars, mais voilà cette marchandise ne fait pas le bonheur des pays qui la produisent. Donc la Côte d’Ivoire et le Ghana ont monté en 2018 “l’Opep du Cacao” pour peser et faire en sorte que les économies africaines aient leur juste part afin d’assurer leur développement…
Le président Akufo-Addo a promis aux planteurs ghanéens que leur production leur rapportera beaucoup plus que l’année dernière, mais il en faudra beaucoup plus pour que toute l’économie du pays soit tirée vers le haut. Et le potentiel est bien là, on ne l’appelle pas Or Brun pour rien. On peut compter sur le chef de l’Etat pour défendre ce dossier, comme il a défendu la réparation financière de l’esclavage à la 78ème Assemblée générale de l’ONU et à la Conférence d’Accra sur les réparations.
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