Politique

Pourquoi il faut absolument que le 17 décembre soit la “nakba” du CSM et de Ennahdha, comme le 25 juillet

Pourquoi il faut absolument que le 17 décembre soit la “nakba” du CSM et de Ennahdha, comme le 25 juillet

Il y a de fortes chances que le 17 décembre 2021 soit pour le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ce que le 25 juillet est pour les parlementaires : “Massacre à la Tronçonneuse“. Les soutiens du chef de l’Etat, Kais Saied, applaudissent, tandis que d’autres tentent de retenir la main de fer du président de la République. Le premier concerné par cette purge annoncée, Youssef Bouzakher, le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), y est allé de sa commisération…

Il a affirmé ce mardi 7 décembre 2021, sur une radio de la place, que Kais Saied n’a pas explicitement évoqué la dissolution du CSM lors de son dernier entretien avec les émissaires des magistrats. Bouzakher défend bec et ongles sa boutique : le CSM est le garant de l’indépendance de la justice et de la primauté de la loi.

S’agissant des crimes électoraux, qui ont le dont d’irriter le président de la République – même si c’est un peu surjoué pour justifier la liquidation de ses adversaires politiques -, le président du CSM a déclaré que Kais Saied n’avait pas signifié clairement son projet de barrer d’un trait, par décret, les résultats de certaines listes qui se sont retrouvées au Parlement. Bien entendu tout le monde pense à Ennahdha et Qalb Tounes, même si le locataire du palais de Carthage est aussi pointé du doigt…

« Nous avons argué que la révocation de députés ne pouvait se faire que par le biais de processus enclenchés au sein de la Cour des comptes. Il est vrai que le cheminement est long et complexe. Mais tout ce système a été mis en place en 1968…», a précisé Youssef Bouzakher… 

Ce dernier est d’avis que la dissolution par décret de cette institution est une ligne rouge qui ferait reculer le pays et porterait un coup sévère à l’indépendance de la justice tunisienne.

Enfin il a invité le chef de l’Etat à s’en remettre à l’inspection générale du ministère de la Justice pour identifier les manquements au sein de l’appareil judiciaire. Il a déclaré que le problème majeur de la justice c’est l’absence de volonté politique de la réformer.

Il n’est pas certain que le président de la République soit disposé à entendre ces arguments, le temps va lui manquer. Kais Saied devra absolument faire très rapidement un coup d’éclat pour freiner l’érosion de sa crédibilité, lui qui était à des sommets de popularité il y a peu. Comme il n’a rien entrepris de significatif pour taper dans le coeur de ses partisans, sa cote a commencé à fondre comme neige au soleil. Le CSM, Ennahdha et les autres risquent de faire les frais de la guillotine présidentielle, au nom de la réputation du chef de l’Etat…

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