Quelle crédibilité a le Bureau exécutif de l’Union des magistrats administratifs quand elle dit qu’elle s’opposera par tous les moyens au énième coup du chef de l’Etat, Kais Saied, sur l’institution judiciaire ? Aucune crédibilité, en vertu de la bronca qui avait suivi le gel puis la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et qui n’a débouché sur rien, à part la débandade des juges qui s’est terminée par un silence total…
La désolidarisation de certains juges avait commencé avant même les manifestations sporadiques des syndicats pour défendre le défunt CSM. L’Union des magistrats administratifs a pondu ce jeudi 2 juin un communiqué pour dénoncer l’éviction surprise de pas moins de 57 juges. Les termes du texte sont les mêmes que les déclarations passionnées après la liquidation du CSM. Le ton était tellement monté qu’on avait cru que l’institution judiciaire ne survivrait pas à ce boucan d’enfer. Qui en parle encore des mois après ? Personne…
Dans cette Tunisie qui bouillonne comme une cocotte minute et dévore les sujets les uns après les autres, au quotidien, il y a peu de place pour les vraies indignations. C’est très souvent surfait, exagéré, amplifié et le soufflet finit par retomber aussi vite qu’il est monté, comme le raffut autour des propos du président algérien. C’est fatiguant, usant, déprimant et terriblement inquiétant car in fine rien n’est suffisamment important pour qu’on se batte dans la durée, jusqu’à obtenir gain de cause. Quant à ceux qui trébuchent et tombent, et bien on les enjambe pour passer illico à autre chose…
Ainsi va la jeune démocratie, hélas…
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