Une explosion des faillites jamais vue depuis les années 1990
La Suède est en passe d’atteindre un record de faillites d’entreprises en 2024, avec plus de 10 000 cas attendus d’ici la fin de l’année, un niveau inédit depuis la crise financière des années 1990.
Selon Henrik Jacobsson, directeur général de la société suédoise d’information financière Kreditsafe, 9 197 entreprises ont déjà déclaré faillite depuis le début de l’année, soit une augmentation de 24 % par rapport à la même période en 2023 et de 64 % par rapport à 2022.
Une “bombe à retardement” causée par les dettes fiscales
L’un des principaux facteurs à l’origine de cette hausse spectaculaire est le remboursement des dettes fiscales différées. De nombreuses entreprises, qui avaient bénéficié de reports d’échéances pour leurs paiements fiscaux durant la crise sanitaire, doivent désormais honorer ces obligations, ce qui a créé une situation financière insoutenable pour beaucoup d’entre elles. Kreditsafe a qualifié cette situation de “bombe à retardement”, menaçant davantage d’entreprises dans les mois à venir.
Les secteurs les plus touchés
Certains secteurs économiques sont particulièrement affectés par cette vague de faillites :
- L’immobilier et les concessions automobiles, qui peinent à se remettre des chocs économiques récents.
- La construction, qui souffre d’une combinaison de coûts de matériaux élevés et d’un ralentissement de la demande.
- L’hôtellerie et la restauration, où les petites et moyennes entreprises sont écrasées par la hausse des coûts d’exploitation.
Cependant, quelques signes positifs émergent dans des secteurs comme le commerce de détail et les services de conseil, qui montrent des signes de stabilisation.
Inflation et taux d’intérêt : un cocktail explosif
La hausse rapide de l’inflation et des taux d’intérêt a eu un impact direct sur les coûts d’exploitation des entreprises suédoises, tout en réduisant la consommation des ménages.
Cette double pression a aggravé la situation économique des petites et moyennes entreprises, en particulier celles qui opèrent dans des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre ou dépendant d’un pouvoir d’achat stable.
Une crise économique plus large
Cette vague de faillites reflète un ralentissement général de l’économie suédoise, marqué par une baisse de la consommation et des coûts de production croissants. La capacité des entreprises à résister à ces défis s’amenuise, notamment pour les petites structures qui n’ont pas les réserves financières nécessaires pour faire face à ces bouleversements.
Ainsi, avec des chiffres alarmants et une “bombe à retardement” fiscale qui continue de peser sur les entreprises, la Suède se trouve à un carrefour économique critique.
La gestion de cette crise nécessitera des mesures ciblées pour soutenir les secteurs les plus vulnérables et permettre aux entreprises de retrouver une stabilité à long terme. Cette situation pourrait également servir d’avertissement à d’autres économies européennes confrontées à des défis similaires.
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