L’actualité brûlante au Sénégal – et le mot est faible – s’est invitée dans une sortie du président français Emmanuel Macron, sur la page Facebook de l’Elysée, pour donner des gages sur les résiliations de contrat auprès des opérateurs téléphoniques français. “Simplifier, simplifier, simplifier. Mettre fin aux procédures trop complexes pour résilier un contrat, c’est mieux protéger les consommateurs. Nous le faisons“, a dit Macron.
Le chef de l’Etat français a peut-être raison, il travaille, même sur des dossiers qui peuvent paraître mineurs, mais ce que certains internautes africains aimeraient savoir c’est pourquoi il n’a pas livré son sentiment sur la tournure sanglante des événements au Sénégal,16 morts tout de même, suite à la condamnation du leader de l’opposition à 2 ans de prison ferme. Un verdict que les partisans d’Ousmane Sonko ont qualifié de liquidation politique à quelques mois de l’élection présidentielle…
“Vous êtes au courant de ce qui se passe au Sénégal ?“, a lancé un internaute – Mamadou Sidibé – en direction du président Macron.
“Quelle procédure simple pouvez-vous mettre en place pour résilier le contrat de la françafrique ? Elle continue de tuer chez nous et de tordre les constitutions pour maintenir au pouvoir des lèche-pieds de votre Pays. Dernière actualité en date : le Sénégal“, a signé un autre internaute.
Ces deux posts ont été abondamment commentés, la preuve que ce qui se passe au Sénégal est suivi de près en France et ailleurs, en vertu justement des liens très étroits entre Paris et Dakar, et ça ne date pas d’hier. Mais ce que ces ressortissants africains attendent surtout c’est la réaction forte de Macron sur l’agitation chez son homologue sénégalais, son “ami” Macky Sall. Ce qu’ils veulent c’est plus que le laconique appel à la retenue lancé le 1er juin 2023 par l’exécutif français…
Mais cette réaction ne viendra pas, en tout cas pas comme le souhaitent certains Africains, les mêmes qui font le procès à la Françafrique de continuer à dicter le tempo sur le continent. Même la cheffe de file de l’extrême droite française, Marine Le Pen, a elle aussi crié avec les loups lors de sa visite à Dakar. Paris les a entendus, il a pris la décision de réduire la voilure sur le plan diplomatique en s’abstenant de foncer tête baissée dans la cuisine politique de ses partenaires, et le Sénégal n’est pas le seul concerné.
La France pèse lourd au Sénégal : c’est elle qui a financé et réalisé le TER (Transport express régional), un des grands chantiers du président Macky Sall dans le cadre du PSE (Plan Sénégal émergent) ; c’est Paris qui était à la manoeuvre pour la vente de deux Airbus A 330 néo en 2018, etc. Mais désormais ce sera ça – l’économie – et service minimum sur les leçons de droits humains et de démocratie, comme d’ailleurs l’a dit Macron en février dernier. C’est ce qu’exigeait la nouvelle génération en Afrique, elle devra agir en conséquence en prenant son destin en main et en réglant elle-même ses problèmes…
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