Tunisie

Pourquoi Maghzaoui, Rahoui et Hammami ne sont pas dans la rue ce 17 décembre pour défendre Saied

Pourquoi Maghzaoui, Rahoui et Hammami ne sont pas dans la rue ce 17 décembre pour défendre Saied

Les troupes derrière le chef de l’Etat, Kais Saied, ont battu le pavé ce 17 décembre 2021, fête de la Révolution, comme en a décidé le président de la République. Ce qui frappe d’emblée c’est la faiblesse de la mobilisation des partisans de Kais Saied, mais ce qui frappe encore plus c’est l’absence de son allié de la première heure, le mouvement Echaab…

La dernière fois qu’on a entendu publiquement ce soutien de poids du chef de l’Etat c’était le soir du 13 décembre 2021. Zouhair Maghzaoui et les siens avaient dit tout le bien qu’ils pensent des annonces de Kais Saied, mais aussi leurs réserves, notamment l’absence d’indications sur la trajectoire économique et sociale du pays. Bref, Echaab a resservi du “Oui, mais…” au président de la République et ce, pour une bonne raison : Même le premier soutien de Saied ne sait pas où ce dernier va. D’ailleurs le chef de l’Etat le sait-il vraiment ?

Pourtant il y avait du beau monde autour du mouvement Echaab pour dénoncer la pression étrangère sur le président de la République et pour inviter ce dernier à envoyer balader les amis de la Tunisie. Ce que Kais Saied a copieusement fait dans son discours du 13 décembre 2021. Mais alors pourquoi Maghzaoui, Mongi Rahoui et Hamma Hammami ne sont pas descendus dans la rue pour magnifier la dernière sortie de Kais Saied ? Pourquoi ils n’ont pas manifesté ce 17 décembre, face aux anti-Saied, histoire de montrer que le locataire du palais de Carthage n’est pas seul ?

En fait c’est les réponses à ces questions sont à trouver chez Kais Saied, dans son attitude, dans ce qu’il dit et ce qu’il ne dit pas. Le moins qu’on puisse dire est que la Tunisie évolue en ce moment dans un flou artistique, sur les plans politique, institutionnel et économique. Personne n’a assez de lumières pour prédire la trajectoire du pays. Dans ces conditions s’afficher trop avec Kais Saied peut mener vers une mort politique certaine si les choses tournaient mal…

Ces partis dit pro-Saied  font avant tout de la politique, et dans ce domaine ce qui compte avant tout c’est sa propre survie, par toutes les voies et moyens. Par ailleurs les “amis” de Saied n’arrivent pas à lire ses intentions pour cette année fatidique avant les élections de décembre 2022. Quelle place laissera-t-il à ses soutiens s’il est béni par la conjoncture politique ? Les écrasera-t-il en continuant dans sa logique d’alliance directe avec le peuple, en enjambant tous les partis politiques, même ses soutiens ? Echaab & Compagnie aimeraient ne serait-ce que des débuts de réponse avant de se jeter résolument dans la mêlée pour défendre corps et âmes Kais Saied…

Ils ne sont pas nombreux – je parle des partis – à défendre le chef de l’Etat face aux assauts répétés des partenaires étrangers. Mais il y a un problème : Saied n’a jamais un petit mot gentil en direction des formations qui l’appuient. Rien. Le Sphinx de Carthage regarde droit devant lui du haut de son piédestal, il ne voit rien ni personne en bas, à part peut-être la masse informe du peuple et ses ennemis. Ce trait de caractère n’est pas de nature à rassurer ses soutiens politiques. Saied n’est pas un problème que pour ses ennemis, il l’est aussi pour ses “amis”…

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