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Pourquoi Saied ne tremble pas face aux assauts de la France, de l’UE, des USA

Pourquoi Saied ne tremble pas face aux assauts de la France, de l’UE, des USA

Les USA hier mardi 15 février, par deux fois en l’espace de deux heures, aujourd’hui mercredi la France et la secrétaire générale de la Confédération syndicale Internationale. Tous pour les mêmes griefs contre la trajectoire prise par le précisent de la République, Kais Saied. Le moins qu’on puisse dire est que la pression monte sur le locataire du palais de Carthage. Jusqu’à quand tiendra-t-il ? Ces assauts seront-ils sans conséquence sur l’aide que la Tunisie attend de ses partenaires, au moins pour faciliter les négociations avec le FMI ?

Quand le patron du Trésor français s’est rendu à Tunis, il n’a pas pipé mot sur la démocratie et les droits humains. Le FMI non plus n’a pas dit un mot sur ça, par contre ce que la Tunisie fera pour aller mieux économiquement çà ça intéresse notre principal bailleur. Bon, on ne dit pas que la stabilité politique ne l’intéresse pas car sans stabilité politique et sans sécurité aucune économie n’est viable, mais il faut croire que de ce point de vue les assurances qu’a reçues l’institution internationale lui suffisent pour le moment…

En effet, comme les Tunisiens et peut-être même plus qu’eux, le FMI et la Banque mondiale (BM) aussi lisent les enquêtes d’opinions, les sondages. Et tous indiquent qu’il y a une forte adhésion populaire aux projets de Kais Saied, malgré le ramdam que fait actuellement l’opposition pour faire croire le contraire. Les partenaires étrangers ne sont pas dupes. Il ne faut pas croire une seconde qu’avant de signer le chèque de 400 millions dollars, la BM ne prendra pas le temps de regarder de près dans quel pays elle les injecte, dans quel cadre socio-politique. Donc Saied n’a rien à craindre du côté du FMI et de la BM sur cet aspect, pour le moment…

L’Egypte, par exemple, est généreusement arrosée par le FMI, la BM et les marchés internationaux alors que le moins qu’on puisse dire est que ce n’est pas une démocratie. Par contre cela ne veut nullement dire qu’il n’y a pas danger pour la Tunisie. En effet si les 300 millions d’euros de l’Union européenne (UE) nous ont filé sous le nez, c’est bien que la conduite de Saied n’est pas sans risque pour le pays. Et il faut espérer que l’ami américain, très remonté contre la Tunisie, ne suivra pas l’UE…

 Il ne faut pas oublier que le FMI et la BM sont des institutions internationales, elles ne doivent des comptes qu’à leurs actionnaires (des Etats pour faire simple). Ce n’est pas la même chose que traiter avec l’UE, composée de pays plus ou moins démocratiques dont les dirigeants rendent des comptes à leurs citoyens. Ces mêmes dirigeants remettent souvent en jeu leurs mandats, l’occasion pour eux de s’expliquer sur le soutien qu’ils apportent à des nations qui ne respectent pas les principes démocratiques, les droits humains, etc. C’est pour cette raison que Tunis, qui inquiète ses soutiens en ce moment, n’a pas reçu son chèque…

La chose est valable aux Etats-Unis, peut-être même un peu plus car là-bas c’est le Congrès américain qui décide de l’aide étrangère. Et le Congrès ce sont des élus qui descendent régulièrement sur le terrain et font face à leurs électeurs. Ces derniers sont très regardants sur l’aide étrangère qu’on décide en leur nom. Et pour eux il n’est pas question de cautionner des écarts de conduite sur les principes démocratiques. Bon, pour le moment Washington n’a édicté aucune sanction contre la Tunisie, mais la menace est réelle tant que l’état exception décrétée par Saied perdure…

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