Plus les rangs occidentaux se serrent autour de l’Ukraine – pour le moment on en reste aux effets d’annonce sur l’aide militaire – plus le président russe, Vladimir Poutine, s’active pour montrer aux Européens et aux Américains qu’il n’est pas isolé sur la scène internationale. Le maître du Kremlin est annoncé à Téhéran, en Iran, ce 19 juillet pour un sommet à trois, aux côtés de ses homologues iranien et turc, Ebrahim Raïssi et Recep Tayyip Erdogan…
Ce sera le deuxième voyage de Poutine à l’étranger depuis qu’il a donné l’ordre à ses troupes de faire irruption en Ukraine, le 24 février dernier. La dernière fois il s’est baladé du côté des anciennes républiques soviétiques, certainement pour narguer les pays du G7 qui prenaient langue au même moment dans le sud de l’Allemagne…
La visite du maître du Kremlin à Téhéran “est en train d’être préparée“, a dit devant la presse son porte-parole, Dmitri Peskov. A Téhéran chacun aura son propre agenda. Certes l’Ukraine sera dans toutes les têtes, mais officiellement ce sera “une réunion des chefs d’Etat garants du processus de paix” en Syrie, rapporte BFM TV ce mardi 12 juillet…
“En sus de cette réunion tripartite, il y aura également un entretien bilatéral avec Erdogan” le même jour, a ajouté Peskov, sans autres détails sur le contenu des discussions. Le monde aura les oreilles tournées vers Téhéran puisque la Turquie négocie en ce moment même avec la Russie pour débloquer les bateaux de céréales ukrainiennes et assurer un transport sécurisé sur la mer Noire…
Quant au dossier syrien, et bien il est sur la table parce que le président turc perd patience devant les combattants pro-kurdes planqués dans le nord de la Syrie et a envie d’y envoyer son armée pour les exterminer. Or rien ne se fait en Syrie sans l’aval du véritable maître des lieux, Poutine, qui a réinstallé Bachar Al-Assad sur son fauteuil à coups de bombardements massifs où des centaines de milliers de civils ont laissé la vie…
Au passage Erdogan cherche un coup d’éclat militaire fédérateur à quelques mois d’un scrutin présidentiel qu’il n’est pas du tout certain de remporter en raison de ses résultats économiques catastrophiques…
Quant à l’Iran, harcelé de toutes parts par la communauté internationale pour signer le corset nucléaire que veulent lui mettre les USA et les Européens, ce sommet sera une petite victoire diplomatique et un pied de nez à un Occident qu’il déteste mais avec lequel il est obligé de composer…
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