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Poutine n’est pas “mort” : Des drones d’attaque iraniens, il investit 40 milliards $, un sommet à Moscou…

Poutine n’est pas “mort” : Des drones d’attaque iraniens, il investit 40 milliards $, un sommet à Moscou…

Dans une de ces contorsions dont la géopolitique des temps modernes a le secret, le camp des adversaires de l’Occident pactise. Les présidents russe, Vladimir Poutine et turc, Recep Tayyip Erdogan, s’étaient donné rendez-vous en Iran hier mardi 19 juillet pour un sommet dont le monde entier attendait beaucoup. Et pour cause : il s’agissait, entre autres, de mettre sur la table les voies et moyens pour débloquer les céréales ukrainiennes confisquées par la Russie. Poutine, assailli par les sanctions occidentales, en a profité pour serrer les rangs avec Téhéran, lui aussi frappé économiquement et financièrement par l’Occident à cause de son programme nucléaire…

Les Américains nous ont caché ça

Un peu plus tôt dans la journée d’hier, Poutine avait fait part d’avancées dans les pourparlers autour des exportations des céréales ukrainiennes à travers la Mer Noire ; le maître du Kremlin avait même exprimé sa gratitude à l’endroit d’Erdogan pour sa «médiation» dans cette épineuse affaire, rapporte RFI. Manifestement les choses ont bien avancé par la suite…

«Nous faciliterons l’exportation des céréales ukrainiennes, mais en partant du fait que toutes les restrictions liées aux livraisons aériennes à l’export des céréales russes soient levées», a déclaré le président russe, au terme des discussions à Téhéran. «Nous nous étions entendus depuis le début sur ce point avec les organisations internationales. Mais personne n’a pris la responsabilité de finaliser tout cela, y compris nos partenaires américains», a ajouté Poutine.

Puis il a fait une confidence, que les USA se sont bien gardés de crier sur les toits : «Les restrictions sur les livraisons d’engrais russes sur le marché mondial ont été levées par les Américains, dans la pratique (…). S’ils veulent sincèrement améliorer la situation sur les marchés mondiaux alimentaires, j’espère qu’il en sera de même concernant les exportations de céréales russes».

L’Ukraine a du souci à se faire

Alors qu’on le disait mourant et au bord de la liquidation physique par des complots ourdis par sa garde rapprochée, le monde a découvert avec stupéfaction un Poutine qui non seulement pulse encore mais faits des projets pour l’avenir. On a appris que lors de ce sommet Moscou et Téhéran ont paraphé un accord de principe pour un investissement russe de 40 milliards de dollars dans les hydrocarbures iraniens. «La coopération à long terme entre l’Iran et la Russie est très profitable aux deux pays (…). Il y a des accords et des contrats entre les deux pays, y compris dans les secteurs du pétrole et du gaz qui doivent être poursuivis et mis en œuvre totalement», dit un communiqué du guide suprême iranien…

Par ailleurs Poutine a sorti son chéquier pour se payer des drones d’attaque iraniens qu’on devrait rapidement voir sur le terrain, une très mauvaise nouvelle pour les Ukrainiens. Ce n’est pas l’idée qu’on se fait d’un homme fini, dont les jours sont comptés et dont le règne est à son crépuscule…

Erdogan, le “maître-chanteur” qui mange à tous les râteliers

Et Erdogan dans tout ça ? Et bien le président turc, qui ne fait rien sans rien, a lui aussi posé ses demandes sur la table. Ce qu’il veut par-dessus tout en ce moment c’est qu’on le laisse traquer et mater dans le sang les milices kurdes planquées au nord-est de la Syrie, des groupes qu’Ankara accuse de servir la cause d’un mouvement terroriste. Russes et Iraniens, les deux acteurs majeurs en Syrie, ont dit “niet” à toute action militaire turque dans le pays. La seule concession qui a été faite à Erdogan c’est une pression commune pour que les troupes américaines quittent les zones du nord-est de la Syrie…

Théoriquement si les USA partent ça dégage la voie à une intervention militaire turque. Mais Erdogan devra en rester là tant que le véritable maître des lieux, Poutine, met son veto. Toutefois on peut compter sur le président turc pour revenir à la charge. Il a besoin de sa guerre en Syrie pour fédérer la nation autour de lui, masquer son impopularité née de ses résultats économiques désastreux et se préparer au mieux pour les élections de 2023 qu’il pourrait perdre…

Erdogan, l’électron libre de l’OTAN qui s’est même permis d’acheter le système anti-aérien russe S-400 (dont on dit qu’il a déçu et est beaucoup moins efficace que le lance-missiles américain HIMARS), parviendra certainement à ses fins en Syrie et ailleurs, comme il l’a fait dans son chantage autour de l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN

Mais ce qui est le plus inquiétant pour les Occidentaux, pour le monde, c’est la toile qu’il est en train de tisser avec la Russie et l’Iran. Poutine a dit que la réunion à Téhéran était «utile et très instructive». Il a même donné rendez-vous à Moscou «d’ici la fin de l’année» pour continuer le travail…

Si le maître du Kremlin est fringuant au point de se projeter dans le futur c’est peut-être parce que les Occidentaux n’ont pas su, pu ou voulu faire tout ce qu’il faut pour l’abattre. Et donc peut-être que le Premier ministre hongrois, son ami et son Cheval de Troie au sein de l’Union européenne, a finalement raison

 

 

 

 

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