Monde

Près du tiers des acteurs du capital-risque en Afrique en 2023 sont du continent

Partager

Le paysage du capital-risque en Afrique a connu une dynamique intéressante en 2023, selon le rapport « Venture Capital Activity in Africa 2023 » publié par l’Association africaine du capital-investissement et du capital-risque (AVCA).

Les données révèlent des tendances significatives qui offrent un aperçu approfondi de l’évolution des investissements dans les start-ups africaines.

Croissance des investisseurs africains

Une des tendances marquantes est l’augmentation du nombre d’investisseurs basés en Afrique. En effet, ces investisseurs ont représenté 29,4% du total des acteurs de l’industrie du capital-risque ayant injecté des fonds dans des start-ups africaines en 2023, comparé à seulement 23% en 2022. Cette progression souligne non seulement l’intérêt croissant des investisseurs locaux pour les opportunités d’investissement sur le continent, mais également la maturation et la confiance accrues dans l’écosystème entrepreneurial africain.

Tendances globales du marché

Cependant, malgré cette augmentation des investisseurs africains, le nombre total d’investisseurs actifs dans le paysage africain du capital-risque a diminué de 33% par rapport à l’année précédente, atteignant 781 investisseurs en 2023.

Cette baisse significative est attribuée au refroidissement du marché mondial du capital-risque, alimenté par des incertitudes macroéconomiques mondiales. Cette situation a incité les investisseurs à recalibrer leurs stratégies d’investissement pour s’adapter à un environnement en mutation.

Répartition régionale des investisseurs

La répartition régionale des investisseurs actifs révèle une forte présence de l’Amérique du Nord, représentant 31,5% des investisseurs, suivie de près par les investisseurs africains avec 29,4%.

L’Europe, l’Asie-Pacifique et le Moyen-Orient représentent également des parts importantes, avec respectivement 22,2%, 9,2% et 7,1%. Cette répartition souligne la diversité des sources de financement pour les start-ups africaines, reflétant l’intérêt mondial croissant pour le potentiel économique du continent.

Investissements en baisse

En termes de montants investis, le rapport indique une baisse globale des investissements en capital-risque en Afrique, passant de 5,2 milliards de dollars en 2022 à 3,6 milliards de dollars en 2023. Cependant, lorsque l’on prend en compte le financement par dette, le montant total des fonds injectés dans les start-ups africaines au cours de l’année écoulée s’élève à 4,5 milliards de dollars.

Cette croissance du financement par dette, plus prononcée que l’investissement traditionnel en capitaux propres, témoigne de la diversification des instruments financiers utilisés dans le paysage du capital-risque africain.

Résilience relative de l’Afrique

Malgré la baisse des investissements, l’Afrique a mieux résisté que d’autres régions du monde au refroidissement du marché mondial du capital-risque.

Alors que des baisses significatives de la valeur des investissements ont été enregistrées dans d’autres régions, l’Afrique a maintenu une certaine stabilité, reflétant sa résilience face aux défis économiques mondiaux.

Secteurs attractifs

En termes de secteurs, les finances ont capté le plus grand nombre de fonds, représentant 48% des investissements totaux, suivis par l’industrie (12%), les biens de consommation discrétionnaire (9%), les services publics (9%), les technologies de l’information (8%) et la santé (5%).

Cette répartition sectorielle met en évidence la diversité des opportunités d’investissement offertes par l’écosystème entrepreneurial africain, couvrant un large éventail d’industries et de secteurs d’activité.

L’analyse de l’activité du capital-risque en Afrique en 2023 met en lumière une dynamique complexe mais prometteuse. Malgré les défis économiques mondiaux, l’Afrique continue d’attirer l’attention des investisseurs, témoignant de son potentiel économique croissant et de son rôle de plus en plus important dans le paysage mondial du capital-risque.

Laissez un commentaire
Publié par
Mohamed Ben Abderrazek