Les entreprises françaises subissent une pression accrue en raison de leurs liens avec l’économie israélienne, notamment sous l’influence des campagnes menées par le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) et des organisations de solidarité avec la Palestine.
Ces dernières semaines, plusieurs entreprises françaises ont pris des mesures discrètes pour se désengager de leurs relations commerciales avec Israël, en particulier celles liées aux colonies israéliennes et aux opérations militaires à Gaza.
Le retrait d’Axa : une victoire partielle mais significative
Selon un rapport publié par Mediapart, la compagnie d’assurance française Axa a récemment procédé à un “retrait complet et rapide” de trois grandes banques israéliennes : la Banque Hapoalim, la Banque Leumi et la Banque Discount. Ces établissements sont répertoriés par l’ONU pour leur implication dans le soutien à la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée.
Avant son retrait, Axa détenait environ 2,5 millions d’actions dans ces banques, pour une valeur totale de 20,4 millions de dollars au 30 septembre 2023. Ce désengagement a été salué comme une victoire importante par le mouvement BDS.
Fiona Ben Shakroun, coordinatrice de la campagne BDS en Europe, a déclaré : “Les banques israéliennes sont l’épine dorsale du colonialisme israélien. Elles ne se contentent pas de financer les constructions dans les colonies, elles participent également à leur planification et leur mise en œuvre.”
Cependant, le mouvement reste vigilant et continue d’enquêter sur la possibilité que d’autres entreprises du groupe Axa soient toujours impliquées dans des activités économiques en lien avec Israël.
Carrefour : un retrait timide
Carrefour, autre grande société française, fait également face à des critiques pour ses liens avec l’économie des colonies israéliennes.
En 2022, Carrefour a signé un contrat de franchise avec Electra Consumer Products, une entreprise israélienne impliquée dans la construction et la maintenance des colonies. Malgré les pressions croissantes, la chaîne de supermarchés a discrètement retiré certains produits de ses rayons situés dans les colonies avant l’été 2023, mais refuse toujours de commenter publiquement la situation.
Selon Mediapart, ces actions sont jugées insuffisantes. Pierre Motin, responsable de la campagne menée par la plateforme française d’ONG, estime que ce retrait est “une simple mesure cosmétique”. Il affirme que les accords commerciaux entre Carrefour et ses partenaires israéliens restent actifs, accusant l’entreprise de tenter de masquer son implication.
BNP Paribas sous le feu des critiques
Tandis que certaines entreprises tentent de se désengager, BNP Paribas, l’une des plus grandes banques françaises, est directement critiquée pour son rôle dans le financement d’Israël.
D’après Mediapart, la banque a soutenu la levée de 2 milliards de dollars en obligations souveraines israéliennes, ce qui représente un quart du montant total émis par Israël.
Cette action a provoqué la colère des défenseurs des droits de l’homme, qui accusent BNP Paribas de contribuer à l’effort de guerre israélien contre Gaza. Dans une lettre ouverte adressée au directeur de la banque, six organisations françaises ont demandé la fin de ce financement, avertissant que cela pourrait alimenter une guerre impliquant des “risques d’extermination”, selon la Cour internationale de justice.
Conséquences économiques pour Israël
Sous la pression internationale croissante, l’économie israélienne subit des secousses majeures. Ces derniers mois, environ 60 % des investisseurs étrangers se sont retirés d’Israël, provoquant une série de baisses de sa note de crédit.
Bien que le gouvernement israélien reste discret sur l’impact des campagnes de boycott, l’activité croissante du BDS commence à laisser des traces visibles sur l’économie du pays.
Fiona Ben Shakroun conclut : “Il est difficile de mesurer l’impact réel de ces campagnes, mais il est clair que les liens entre les institutions financières et le régime israélien contribuent à la perpétuation de ce système oppressif.”
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