Les mêmes causes – chute drastique de la consommation en Chine, entre autres – produisent les mêmes effets : la fonte des prix du pétrole sur le marché mondial… Enfin, partout sauf en Tunisie. Le directeur général des Hydrocarbures nous avait fait le coup en septembre dernier, l’Etat récidive avec une hausse des prix du carburant, à contre-courant de la dynamique mondiale. Et toujours avec le même argumentaire, faux une fois encore : La montée du tarif du baril de pétrole…
Très officiellement les autorités nous disent qu’elles ont fait jouer le mécanisme d’ajustement automatique des prix, vous savez ce machin qu’elles dégainent dans un seul sens. Vous devinerez aisément laquelle. Mais cette fois-ci aussi la donnée avancée est fausse puisque ce jeudi 24 novembre le baril de Brent n’est pas à 100,5 dollars mais bien à 85,41 dollars, une baisse de 3,33%. Quant au prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, il perd 3,59%, à 77,94 dollars…
Bon, cette fois les autorités tunisiennes concèdent que cette hausse a aussi été décidée pour éviter d’autres épisodes de pénurie, évitant aux automobilistes des scènes surréalistes devant les stations-services. Une manière aussi de dire que l’Etat n’a plus de sous et que si les Tunisiens veulent du carburant il va falloir qu’ils payent plus que les autres. Donc on a fait du progrès avec cette demi-vérité ! Peut-être que la prochaine fois on aura droit à toute la vérité, comme de vrais citoyens, au lieu de nous infantiliser avec ces boniments risibles sur les prix du marché mondial.
Par ailleurs l’argument sur la pénurie fait son effet en pleine Coupe du Monde, où les citoyens ont plus que jamais besoin de leurs bagnoles. Reste que les autorités tunisiennes avaient dit que la hausse interviendrait en décembre prochain, elle a été avancée d’un mois, en plein Mondial. Les autorités se sont certainement dit que la ferveur populaire autour du football allait ensevelir la mauvaise nouvelle. Attention au retour de manivelle quand les réjouissances s’achèveront au Qatar et que les problèmes commenceront en Tunisie…
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