La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès du Tribunal de première instance de Tunis ouvrira, le 24 juin 2025, l’examen du très attendu dossier de l’assassinat de Mohamed Zouari, ingénieur et militant tunisien tué en décembre 2016 à Sfax.
Cette audience marquera le début des plaidoiries de la défense, après plusieurs mois de procédures et de demandes de report.
Un procès retardé par des demandes de la partie civile
Selon une source proche de l’enquête, cette audience sera exclusivement consacrée à la défense des accusés, dans un dossier jugé sensible et complexe. Lors des précédentes séances, le ministère public avait réclamé l’accélération du procès, mais les avocats de la partie civile, représentant la famille du défunt, s’y étaient opposés. Ils ont plaidé que le dossier n’était pas encore suffisamment préparé, et qu’un report était nécessaire pour permettre une analyse complète des pièces judiciaires.
L’enquête ouverte après l’assassinat de Mohamed Zouari identifie onze suspects, tous en fuite à ce jour. Des mandats de dépôt ont été émis, mais aucun n’a encore pu être exécuté, les suspects n’ayant pas été localisés ni extradés.
Cette situation ralentit considérablement la procédure, les accusés étant absents des débats, ce qui limite les possibilités d’interrogatoire ou de confrontation. Les autorités judiciaires tunisiennes affirment poursuivre les démarches de coopération internationale, sans grand succès jusqu’à présent.
Mohamed Zouari, ingénieur en aéronautique, a été abattu par balles le 15 décembre 2016, devant son domicile à Sfax, dans ce qui s’apparente à une opération ciblée et préméditée, menée avec un pistolet équipé d’un silencieux.
Le crime avait immédiatement suscité une forte émotion nationale, d’autant que Zouari était connu pour ses liens avec la résistance palestinienne.
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