Dans l’art de la discussion, gagner un débat ne signifie pas toujours prouver une vérité absolue. Inspiré des astuces de persuasion développées par le philosophe Arthur Schopenhauer, voici un guide des techniques efficaces pour mener une argumentation, accompagnées d’exemples concrets pour illustrer leur utilisation.
Exemple : Si votre interlocuteur affirme : « Les voyages en avion sont mauvais pour la planète », vous pourriez répondre : «Pourtant, il semble que vous voyagez régulièrement pour votre travail. Ne pensez-vous pas que réduire votre empreinte écologique commencerait par là?»
Ici, vous amenez votre interlocuteur à questionner sa propre cohérence.
Exemple : Si quelqu’un dit : « Il est essentiel de prendre du temps pour soi », répondez : « Vous suggérez donc que les autres doivent se passer de vos compétences quand vous en avez envie ? »
Vous utilisez ici la signification sociale du mot « temps pour soi » pour le tourner contre l’interlocuteur.
Exemple : Si l’interlocuteur dit : « Les jeunes ont souvent des difficultés à se concentrer », vous pouvez rétorquer : « Donc vous pensez que toute la jeunesse est incapable de se concentrer ? »
Cette technique force le débatteur à se justifier en reformulant sa pensée initiale.
Exemple : Si quelqu’un dit : « Je ne suis pas d’accord avec ce projet », vous pouvez enchaîner avec : « Pourquoi ? Est-ce à cause des ressources ? De l’organisation ? Avez-vous des exemples concrets de vos préoccupations ? »
En posant des questions successives, vous poussez votre interlocuteur à se justifier de manière détaillée, ce qui peut le déstabiliser.
Exemple : Si votre adversaire insiste sur l’importance de la ponctualité, vous pourriez dire : « On dirait que la ponctualité est la seule chose qui compte pour vous, n’est-ce pas ? »
Cette remarque pourrait exaspérer l’autre personne et la rendre moins lucide.
Exemple : « Donc, vous croyez que l’homme est un produit de l’évolution ? » En obtenant un « oui », vous pourriez ensuite dire : « Comment expliquez-vous donc votre foi en une création divine ? »
Vous obtenez une confirmation que vous pouvez ensuite utiliser contre lui.
Exemple : Après une série de questions sur les effets du sucre sur la santé, terminez avec : « Donc, si nous suivons votre logique, le sucre est nocif, et les produits sucrés devraient être interdits ? »
En concluant vous-même, vous limitez les choix de réponse de votre adversaire.
Exemple : En remplaçant « experts financiers » par « bureaucrates de la finance », vous donnez à l’audience une perception négative des personnes visées.
Exemple : Pour convaincre un interlocuteur de l’importance de l’éducation en mathématiques : « Quel pays serait plus prospère : un pays où tout le monde est instruit, ou un pays où la majorité est analphabète ? »
Cette question incite l’interlocuteur à répondre en votre faveur.
Exemple : Si l’interlocuteur se définit comme végétarien mais consomme du poisson, demandez-lui : « Comment justifiez-vous de manger des êtres vivants alors que vous vous dites végétarien ? »
Cette technique le met dans une position inconfortable.
Exemple : Si l’autre personne dit « Je suis pour la liberté d’expression, mais on ne devrait pas tolérer certains discours », répliquez avec : « Comment pouvez-vous défendre la liberté d’expression tout en soutenant la censure ? »
Exemple : Si un point faible de votre argument est mis en avant, répondez : « Vous critiquez cela, mais regardez les scandales politiques dans d’autres pays. »
Exemple : Si quelqu’un dit « Les réseaux sociaux sont parfois nuisibles », vous pouvez répliquer : « Donc vous proposez de supprimer tous les réseaux sociaux ? »
Cela pousse l’interlocuteur à clarifier sa pensée.
Exemple : Si un adversaire n’aime pas que l’on parle du bien-être au travail, répétez : « Mais n’est-il pas crucial d’assurer le bien-être des employés ? »
Cette répétition peut le perturber et le faire sortir de son calme.
Exemple : Si quelqu’un dit « Les animaux sont intelligents », vous pourriez répliquer : « Alors pourquoi personne n’a encore vu un singe envoyer un e-mail ? »
L’humour ici décrédibilise l’argument de l’interlocuteur.
Exemple : Pour appuyer une idée controversée, mentionnez des personnalités reconnues comme Platon ou Aristote pour gagner en légitimité.
Exemple : « Ce que vous dites dépasse sans doute mes compétences, je suis loin d’avoir la science infuse, mais il semble que votre position soit assez étrange… »
Cela permet d’éviter de prendre parti tout en restant critique.
Exemple : Si un interlocuteur défend une idée peu populaire, répliquez : «Vous raisonnez comme quelqu’un qui soutiendrait une anarchie.»
Cela crée un malaise et fragilise sa position.
Exemple : Si un interlocuteur tente de changer de sujet pour échapper à une faiblesse, insistez : «Revenons au point initial, vous disiez que…»
Cela montre que vous gardez la maîtrise du débat.
Exemple : « À bien considérer les paradoxes de l’intertextualité culturelle et les implications systémiques, il semble que votre perspective manque de fondement empirique. »
Une phrase complexe peut dérouter votre adversaire et impressionner les observateurs.
Ces techniques, bien qu’utilisées prudemment, peuvent s’avérer de puissants outils pour non seulement gagner un débat, mais aussi se défendre des arguments fallacieux. Elles rappellent l’importance de bien structurer ses pensées et de cultiver l’art de la rhétorique, essentiel dans la vie professionnelle et personnelle.
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