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Apprendre à dépasser les blessures liées à ses parents, ce n’est pas oublier — c’est choisir de grandir.
Lorsqu’on se sent blessé par un proche — et notamment par ses parents — c’est souvent parce qu’on n’a pas reçu quelque chose de fondamentalement important. Cela peut être de l’amour, de l’écoute, du respect ou de la reconnaissance. Et lorsqu’on ne l’obtient pas, la déception se transforme en colère, en tristesse… puis en ressentiment.
Ce ressentiment, ou « rancune », agit comme une fermeture intérieure : on s’éloigne de l’autre au lieu d’exprimer ses besoins, on se coupe de la possibilité de réparer. Et souvent, on continue à attendre, inconsciemment, que le passé change. Mais cela n’arrivera pas.
Quand on était enfant, on dépendait entièrement de nos parents : leur regard, leurs décisions, leur disponibilité émotionnelle. Mais aujourd’hui, nous sommes des adultes. Cela signifie que nous avons désormais le pouvoir d’agir, de choisir, d’exprimer.
Cela ne veut pas dire qu’il faut minimiser ce qu’on a vécu. Il est essentiel de reconnaître les blessures passées, mais aussi de se rappeler que ce ne sont pas elles qui doivent guider notre vie actuelle.
Toutes les blessures d’enfance ne sont pas des traumatismes.
Un traumatisme, au sens psychologique, divise la vie en “avant” et “après”. Mais toutes les frustrations, même intenses, n’atteignent pas ce niveau.
Parfois, ce sont des événements simples, mais répétés ou mal accompagnés (manque d’écoute, de soutien ou d’attention) qui deviennent profondément marquants. Le facteur déclencheur n’est pas seul en cause : la sensibilité de l’enfant et le contexte familial jouent un rôle crucial.
L’objectif n’est pas d’excuser, mais d’évoluer.
Nous resterons toujours les enfants de nos parents, mais nous pouvons devenir nos propres adultes responsables.
Cela implique de se soutenir soi-même, de reconnaître ses besoins, de se donner de l’amour, même après une erreur, même dans l’incertitude.
Car avoir conscience de son passé ne suffit pas à en guérir. Un déclic (ou « insight ») n’est qu’un point de départ : le vrai changement, lui, demande du travail, de la patience et des choix conscients.
L’enfant n’a pas de choix.
L’adulte, si.
Et c’est ce qui fait la beauté mais aussi le poids de la vie adulte : nous sommes libres, mais aussi responsables de nos actes, nos non-dits, nos fuites ou nos décisions.
Souvent, dans notre culture, on associe la responsabilité à une charge. Mais elle est aussi le prix de notre liberté personnelle. Car être responsable, c’est avoir le pouvoir de créer sa propre vie, au lieu d’en rester prisonnier.
Quand un adulte se replonge dans ses souvenirs d’enfance avec colère et blâme, il redevient ce petit enfant impuissant. Cela ne veut pas dire qu’il faut tout pardonner ou oublier. Mais cela signifie qu’il est peut-être temps de redevenir adulte face à son passé.
Le vrai tournant, c’est de se demander non plus “Pourquoi cela m’est arrivé ?” mais “Qui ai-je envie d’être, malgré cela ?”
Avoir été blessé par ses parents ne nous définit pas. Ce qui nous définit, c’est ce que nous décidons de faire de cette blessure.
On peut rester figé dans le reproche, l’attente ou l’amertume.
Ou bien on peut choisir de reprendre la main, de devenir un adulte libre et conscient.
Car se libérer de son passé, ce n’est pas le renier, c’est se donner le droit d’exister au présent — pleinement, avec ses fragilités et sa force retrouvée.
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