La nomophobie est la peur irrationnelle de se retrouver sans téléphone portable fonctionnel et sans connexion. Le mot “nomophobie” est une contraction de l’anglais “no mobile phone phobia”, littéralement : “phobie de l’absence de téléphone portable”. Ce phénomène psychologique est relativement récent et donc peu étudié. La littérature scientifique sur le sujet est contradictoire et, selon certains chercheurs, mélange différents concepts. Par exemple, la phobie de perdre son téléphone est parfois confondue avec la dépendance au smartphone.
Quels sont les signes de la nomophobie ?
Comme toute autre phobie, la nomophobie se manifeste par des symptômes émotionnels, notamment :
- L’anxiété, pouvant aller jusqu’à la panique, en cas d’incapacité à trouver ou charger le téléphone, vérifier les messages ou mettre à jour les réseaux sociaux ;
- La peur à l’idée même de ne pas avoir accès à un téléphone fonctionnel ;
- Le stress, l’inquiétude et les troubles du sommeil liés à un message manqué;
- La tension et des difficultés de concentration en l’absence de possibilité de vérifier constamment le téléphone.
Ces symptômes émotionnels sont souvent accompagnés de manifestations physiques typiques du stress : palpitations, respiration rapide, douleurs thoraciques, sensation d’étouffement, tremblements ou engourdissements des membres, problèmes gastro-intestinaux, maux de tête, transpiration.
Les symptômes comportementaux de la nomophobie incluent :
- Vérification constante de la présence du téléphone ;
- Incapacité à se séparer de son téléphone et refus de sortir sans lui ;
- Rechargement incessant du téléphone ;
- Refus de participer à des événements où il faut éteindre le téléphone ou utilisation sans gêne dans des lieux inappropriés, comme au théâtre.
Pourquoi la nomophobie se développe-t-elle ?
Les causes exactes de la nomophobie ne sont pas encore déterminées. Les facteurs suivants peuvent augmenter le risque de développer cet état :
L’omniprésence des technologies dans la vie quotidienne. L’Internet et les gadgets permettent de trouver des informations rapidement et de rester en contact constant avec ses proches. Cependant, plus nous nous habituons à ces possibilités, plus elles deviennent essentielles pour nous.
Les traits de personnalité tels que l’extraversion marquée, le perfectionnisme, l’agressivité et l’impulsivité augmentent la probabilité de nomophobie. D’autres facteurs de risque incluent une faible estime de soi et l’incapacité à assumer des responsabilités.
Sexe et âge. Les femmes sont plus sujettes à la nomophobie. Les adolescents et les jeunes adultes, en particulier ceux qui se sentent seuls, sont également vulnérables.
Troubles mentaux. Les risques de nomophobie sont plus élevés chez les personnes souffrant de dépression, de troubles anxieux ou de comportements obsessionnels-compulsifs. La nomophobie peut également aggraver ces troubles.
Comment savoir si vous souffrez de nomophobie ?
Des études montrent que presque tout le monde ressent de l’anxiété de temps en temps en l’absence de téléphone ou de connexion, mais la nomophobie grave ne se développe que chez 17 à 20 % des utilisateurs de téléphones. La nomophobie n’est pas un diagnostic officiellement reconnu, donc il n’y a pas de critères précis pour la diagnostiquer. Cependant, pour déterminer l’ampleur du problème, un questionnaire scientifique peut être utile.
Quels sont les dangers de la nomophobie ?
Une nomophobie sévère peut affecter négativement la vie sociale, le travail et les études. La focalisation constante sur le téléphone peut empêcher de maintenir des relations significatives et d’accomplir efficacement les tâches quotidiennes. Le stress constant causé par la peur de perdre la connexion peut également entraîner de la fatigue chronique, des troubles du sommeil, des maux de tête et d’autres problèmes de santé.
Comment surmonter la nomophobie ?
Si la nomophobie est légère, il est possible de la surmonter par soi-même. La méthode comportementale principale pour traiter toute phobie est la thérapie d’exposition, où l’on s’expose intentionnellement à la situation effrayante pour apprendre à la tolérer. Voici comment appliquer cette méthode à la nomophobie :
- Laissez le téléphone dans une autre pièce.
- Ne gardez pas le téléphone sous l’oreiller ou près du lit la nuit.
- Éteignez le téléphone pendant un certain temps.
- Faites des courses de 5 à 10 minutes sans téléphone.
- Promenez-vous pendant 15 à 20 minutes sans téléphone.
- Faites du shopping pendant quelques heures sans téléphone.
Réduisez également le temps de contact physique avec le téléphone :
- Gardez le téléphone dans votre poche ou votre sac, pas dans la main.
- À la maison, placez le téléphone hors de portée.
- Posez le téléphone écran vers le bas et activez le mode silencieux.
- Limitez-vous à vérifier le téléphone quelques fois par heure, puis réduisez progressivement ce nombre.
- Ne l’utilisez pas pendant les repas, les soins personnels, ou avant de dormir.
- N’utilisez pas le téléphone comme réveil, calendrier ou agenda.
- Trouvez un hobby pour ne pas utiliser le téléphone par ennui.
Quand faut-il consulter un spécialiste ?
L’aide d’un psychothérapeute peut être nécessaire si les symptômes de la nomophobie commencent à affecter négativement votre vie et que vous ne pouvez pas résoudre ce problème par vous-même.
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