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Quand la Tunisie saute à pieds joints dans l’état de non-Etat

Quand la Tunisie saute à pieds joints dans l’état de non-Etat

Il y a longtemps que la Tunisie a balancé dans l’état de non-droit. Çà, ce n’est plus d’actualité et le pauvre citoyen a, tant bien que mal appris à s’y faire, moyennant quelques entorses à ses convictions et à ses habitudes.

Mais ce qui devient grave, depuis quelques temps, c’est de constater que le pays bascule dans un état de non-Etat. C’est-à-dire un pseudo-Etat où personne ne sait qui commande, où celui qui prétend commander ne commande rien, celui qui refuse de commander commande de loin et celui qui n’a nullement le droit de commander est aux commandes, sans qu’il ne sache comment, ni quoi faire.

Dans un Etat pareil, qu’on se le dise, une fois pour toutes, il n’y a pas lieu d’organiser une quelconque. D’ailleurs, pourquoi faire des élections ? Pour choisir celui qui va commander ou celui qui va croire qu’il commande, ou encore, celui qui laissera les commandes aux autres.

D’aucuns diraient pourquoi on parle d’élections et que viennent-elles faire dans ce cirque ? Eh bien, tout simplement, parce que tout ce qui est en train de se passer, depuis quelques temps, est la faute à ces satanées élections, auxquelles tout le monde veut participer et que tout le monde rêve de remporter. Comment comptent-ils s’y prendre ? Eh bien, leur raisonnement est d’une logique mortelle: Qui ne fait rien, ne commet pas d’erreurs et par ces temps, il vaudrait mieux aboyer dans l’opposition que de se casser la tête au pouvoir !

Au final,  en prévision de ces élections, tout le monde se permet tout ce qu’il veut, étant assuré de n’être point inquiété par un pouvoir qui ne veut pas faire de mécontents. Surtout pas maintenant. C’est de cette façon que nous avons basculé dans l’état de non-Etat. Un état où l’impunité est la règle et où la loi et son respect n’ont pas de place.

Autrement, comment expliquer ce qui est en train de se passer actuellement ? Si on prenait deux « petits » exemples qui se sont déroulés entre hier et aujourd’hui, on comprendrait bien la gravité de la situation.

Premièrement, le « cas » des transporteurs de carburants, qui ont décidé de faire la grève, pour demander d’être classés comme exerçant un métier dangereux. Et puis quoi, encore ? En quoi cela est-il dangereux? Le danger çà se calcule sur des statistiques. Et les statistiques ne montrent nullement un excès de mortalité des transporteurs de carburant au volant. Leur métier est, du moins, bien moins dangereux que celui d’ouvrière agricole !!! Le 1er hic, c’est quand l’UGTT cautionne cette grève et ces revendications. Le second hic c’est quand il y a eu un accord avec le syndicat, cela n’a pas plu aux chauffeurs, qui ont décidé de continuer leur mouvement.

D’ailleurs, on se demande bien, qui, en cas de non-soutien par l’UGTT est derrière leur mouvement. Le gouvernement a, devant ce blocage, réquisitionné l’armée pour faire le boulot. Or, dans un Etat qui se respecte, ces chauffeurs sont, en dehors de tout soutien syndical, hors la loi et la moindre chose à faire serait de les limoger illico-presto, en attendant de leur demander des comptes. Ce ne sont pas les chômeurs détenteurs de permis de conduire qui manquent.

Le deuxième cas est celui des salariés d’une usine de textile qui retiennent en otage deux femmes, l’épouse et la fille de leur patron, pour soi-disant, protester contre le retard de versement de leurs salaires. Un crime gravissime passible de lourdes peines de prison. Or, ce qui s’est passé, c’est que les autorités locales, au lieu de les appréhender et de les traduire devant la justice, ont négocié avec eux et les ont suppliés de relâcher leurs otages, avec la promesse de ne pas les punir et celle de  verser leurs salaires immédiatement, avec des primes supplémentaires, s’il le faut.

Ces deux cas, à eux seuls, résument la situation de la Tunisie. Le pays où la meilleure chose qui reste à faire est celle de crier de tous ses forces « Que vive la Révolution » !

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