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Quarante ans de détention : La justice française examinera la libération du plus ancien prisonnier du monde

Quarante ans de détention : La justice française examinera la libération du plus ancien prisonnier du monde

La justice française se prépare à examiner ce lundi une nouvelle demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah, considéré comme le plus ancien prisonnier du monde. Le Libanais est incarcéré depuis 40 ans, après avoir été reconnu coupable de complicité dans l’assassinat de deux diplomates, un Américain et un Israélien. Bien qu’il soit éligible à la libération depuis 1999, toutes ses demandes ont jusqu’à présent été rejetées.

Un prisonnier unique lié au conflit du Moyen-Orient

Jean-Louis Chalanset, l’avocat de Georges Ibrahim Abdallah, affirme que son client est “le plus ancien prisonnier au monde lié au conflit du Moyen-Orient”. Âgé de 73 ans, l’ancien militant du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) craint désormais pour sa sécurité s’il reste en France. L’avocat plaide pour une libération assortie d’un rapatriement vers le Liban, pays d’origine d’Abdallah.

Retour sur les faits : une condamnation à perpétuité

Georges Ibrahim Abdallah a été arrêté le 24 octobre 1984. En 1987, il est condamné à la réclusion à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du diplomate américain Charles Robert Day et de l’Israélien Yaakov Barsimentov à Paris en 1982. Il a également été reconnu coupable de tentative d’assassinat contre le consul général américain Robert Homme à Strasbourg en 1984.

La libération entravée par des obstacles politiques

En 2013, la justice française avait donné un accord de principe pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, à condition qu’il soit expulsé vers le Liban. Cependant, l’absence d’un ordre d’expulsion de la part du ministère de l’Intérieur français a empêché la mise en œuvre de cette décision. En 2020, Abdallah a renouvelé ses efforts en s’adressant directement au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, mais ses tentatives sont restées sans réponse.

Une pression internationale et politique

Certains analystes estiment que la réticence des autorités françaises est due à des pressions américaines. Les États-Unis, qui avaient intenté des poursuites contre Abdallah, s’opposent depuis des décennies à sa libération.

En mai 2023, 28 députés de la gauche française ont signé un appel pour la libération du détenu, dénonçant une détention qui dépasse, selon eux, “toutes les normes de justice”.

Une mobilisation continue

Malgré ces soutiens, le gouvernement français tarde à prendre une décision définitive. Entre-temps, les manifestations de solidarité se poursuivent devant la prison de Lannemezan, où Georges Ibrahim Abdallah continue de purger sa peine.

Ainsi, la nouvelle audience prévue ce lundi relance le débat autour d’un dossier complexe mêlant justice, enjeux politiques et pressions internationales. Reste à savoir si cette fois, la justice française se prononcera en faveur de la libération du plus ancien prisonnier du monde, ou si Georges Ibrahim Abdallah demeurera derrière les barreaux, au grand regret de ses partisans.

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