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Que cache le défilé des grands amis de la Tunisie chez Ghannouchi?

Que cache le défilé des grands amis de la Tunisie chez Ghannouchi?

Disgrâce peut-être dans la tête du chef de l’Etat, Kais Saied, mais pas dans celle des partenaires étrangers de la Tunisie, et pas des moindres. Rached Ghannouchi, le chef de file des islamistes et président d’un Parlement qu’il se refuse de lâcher, continue de s’agiter, de parler et de recevoir. Ils reçoit même du beau monde : l’ambassadeur de France en Tunisie récemment et hier jeudi 16 décembre celui de la République Fédérale d’Allemagne… Ce défilé diplomatique est un message très clair en direction de la Tunisie et de son président en premier…

L’émissaire de l’Allemagne à Tunis, Peter Prügel, dans le salon de Ghannouchi, dans son domicile, à la veille de la fête de la Révolution, ça un un sens. Et ils ont parlé de sujets très sérieux tels que les voies et moyens de renforcer les liens entre les deux nations. Il était aussi question d’accompagner la transition démocratique. Les mêmes thèmes lors de la rencontre entre le président du mouvement Ennahdha et l’ambassadeur français. Une chose est certaine : Kais Saied considère peut-être que Ghannouchi est fini politiquement, mais pas les soutiens de la Tunisie…

Les Occidentaux, comme à leur habitude, analysent froidement la situation et agissent en conséquence. Or le moins qu’on puisse dire actuellement est que la trajectoire politique et institutionnelle de la Tunisie est illisible et incertaine, et les partenaires ne voudraient pas commettre l’erreur fatale de mettre tous leurs oeufs dans le même panier, sait-on jamais. Alors ce sera un coup au palais de Carthage, un coup chez l’adversaire, Rached Ghannouchi, histoire de ne jamais se mettre en porte-à-faux avec la Tunisie où ils ont de gros intérêts. Et ça aussi ça compte beaucoup à leurs yeux…

Pour les amis de la Tunisie, Ghannouchi n’est pas enterré politiquement et de ce que fera le président de la République dans les prochains mois dépendra l’avenir des islamistes et l’avenir des rapports entre ces derniers et les chancelleries occidentales. Et puisque pour l’instant rien n’est écrit, rien n’est gravé sur le marbre, les partenaires étrangers continuent de faire comme si de rien n’était, en attendant de voir dans quel sens le vent va tourner. C’est ça le grand et subtil art de la diplomatie dont l’exécutif tunisien ferait bien d’apprendre rapidement les codes…

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