Economie

Que risque la Tunisie après la baisse de sa note souveraine à “Caa2” avec perspectives négatives ? [Déclaration]

Dans une déclaration accordée aujourd’hui à Tunisie numérique, l’économiste  Ezzeddine Saïdane a apporté des éclaircissements sur la dégradation de la note souveraine de la Tunisie à “Caa2” avec perspectives négatives.

Notre intervenant nous a expliqué que la note souveraine est une appréciation de la capacité du pays à honorer ses engagements financiers extérieurs d’une façon normale sans incidents. Elle s’appuie sur plusieurs critères, selon ses dires, 50% de la notation se base sur la situation politique.

Tout pays instable politiquement ou ayant un pouvoir qui n’est pas suffisamment fort pour entreprendre les formes, réaliser de la croissance pourrait accumuler une dette insoutenable. La notation de la Tunisie en 2010 était au 8ème rang dans l’échelle de Moody’s.

Maintenant, on est passé à la 18ème place sur une échelle qui comprend au total 20 classements” a-t-il expliqué annonçant que la Tunisie a été classée un pays à un risque très élevé.

Selon Ezzeddine Saïdane, ce classement constitue une forme d’avertissement donnée aux institutions financières ainsi qu’aux investisseurs et les fournisseurs de la Tunisie pour dire que si vous traitez avec ce pays, il y a une forte probabilité pour que vous ne soyez pas payés.

Il y a une menace certaine sur la soutenabilité de la dette extérieure de la Tunisie et par conséquent sur les possibilités du pays de mobiliser des ressources extérieures.

Il y a également de nombreuses raisons derrière cette notation dont l’incapacité de la Tunisie à mobiliser les ressources nécessaires pour financer le budget de 2023 et le programme de réformes.

La deuxième raison est politique: les doutes persistent sur la capacité du pouvoir tunisien à exécuter les réformes, s’ajoute à cela la non conclusion d’un accord avec le FMI.

Cette notation rend plus difficile pour la Tunisie de parvenir à un accord définitif avec l’institution financière en question” ajoute notre intervenant.

Pour l’expert en économie, la perspective négative veut clairement dire que si la Tunisie n’arrive pas à entreprendre les réformes profondes très prochainement, la prochaine révision serait de nouveau à la baisse et on pourrait passer à la 19ème place qui est réservée aux pays qui ne sont pas en mesures de rembourser la dette extérieure.

Cela nous mènera vers le Club de Paris et le rééchelonnement de la dette extérieure. C’est un tourbillon qu’on ne souhaite pas à la Tunisie. Il faudrait tout faire pour éviter à la Tunisie d’arriver à cette situation” a-t-il assuré.

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